De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani L'offensive médiatique de Fertial Annaba, qui a regroupé, la semaine dernière, professionnels de l'agriculture, ingénieurs agronomes, responsables de fermes pilotes et représentants des pouvoirs publics en charge des structures agricoles de six wilayas de l'Est lors d'une journée organisée pour le lancement d'un nouveau produit fertilisant, le sulfazot 25%, a permis à cette entreprise de mieux se faire connaître et de répondre de manière indirecte à des questionnements sur la sécurité, la formation des personnels et les investissements prévus et ceux réalisés. M. Jorge Requena Lavergne, administrateur directeur général du groupe Fertial, avait, lors de son intervention, fait une rétrospective au cours de laquelle il est revenu sur la reprise d'Asmidal par l'espagnol Fertiberia, et qui a pris par la suite le nom de Fertial (Fertilisants Algérie) avant de parler de son développement, sa part de marché au niveau national et des perspectives d'avenir incluant la formation de la relève qui assurera la pérennité de l'entreprise avec ses unités de Annaba et d'Arzew. Ainsi, on apprend que Fertial a réalisé une belle performance en 2009 en augmentant son volume total de production d'ammoniac de 9% par rapport à 2008, passant de 579 977 tonnes à 632 913 tonnes. Sur le plan des ventes, c'est une belle embellie puisque l'on a enregistré 96 666 tonnes de plus que l'année écoulée, soit un taux de 127% ce dépasse et de loin les prévisions tablant sur une croissance qui tournerait autour de 50 à 60%. On est passé, en matière de vente des engrais, de 75 902 tonnes en 2008 à 125 980 tonnes en 2009. Fertial a donc conforté sa position sur le marché intérieur en s'imposant comme le leader incontesté dans la production, la distribution et la vente de fertilisants en Algérie et ses parts de marché ont augmenté substantiellement, se stabilisant autour de 74% alors que, durant l'année 2008, elles étaient à peine de 60%. Sur un autre plan, le groupe a pu augmenter ses fonds propres de 55% et réduire son endettement de 53% tout en veillant à la sécurité industrielle des personnels et des installations en prenant des mesures visant à une meilleure maîtrise de la situation. Le dispositif mis en place depuis 2005, s'est perfectionné au fil des années avec à chaque fois des correctifs basés sur une stratégie qui a pour objectif et finalité le fameux zéro accident auquel aspirent toutes les entreprises où les risques et les aléas sont importants. L'on apprend que, rien que pour les années 2008 et 2009, le nombre d'accidents a été réduit de 50%, ce qui est jugé comme étant une prouesse lorsque l'on est au fait des risques présents au niveau d'un complexe pétrochimique implanté presque au milieu d'une agglomération où vivent près de 8 000 âmes. On se rappelle la panique qu'avait provoquée la fuite d'ammoniaque à partir du pipeline reliant le complexe au port en août 2009, lors de travaux de maintenance exécutés par une équipe de Fertial. Il avait fallu l'intervention rapide des éléments de la Protection civile et des équipes techniques spécialisées pour la mise en place d'un rideau d'eau et colmater ainsi la brèche. Mais il faut avouer que le bilan -quoiqu'il n'y ait pas eu mort d'homme- est lourd puisqu'il y avait eu trois brûlés en plus de la pollution de l'atmosphère et du bassin portuaire. Aujourd'hui, à Arzew comme à Annaba, ce sont les mêmes mesures de sécurité qui sont prises, un même dispositif est mis en place et un planning de formation annuelle à destination des personnels affectés à la sécurité est opérationnel. Le service de sécurité s'organise autour de trois importantes structures : la sécurité industrielle, la prévention et la sûreté interne. Les points forts de ces trois structures sont la formation, la coordination, la communication et la rapidité dans l'intervention en cas de sinistre. A l'usine d'Arzew par exemple, selon le film documentaire présenté le 22 février, il n'y a pas eu d'accidents depuis 385 jours, soit une année et vingt jours, un record jamais atteint auparavant. Côté investissements, Fertial a déjà réalisé un laboratoire d'analyses des sols dont le coût est estimé à 1,2 million de dollars. Cette structure a traité gratuitement près de 10 000 échantillons prélevés un peu partout à travers les wilayas voisines pour conseiller les exploitants en matière de cultures adaptées à la nature de ces sols et les fertilisants à employer pour en augmenter le rendement ; ce qui arrange les deux parties dans la mesure où l'un peut facilement écouler ses produits et l'autre les utiliser pour multiplier sa production. «L'investissement-formation est la ‘‘semence'' de l'avenir, avait déclaré M. Jorge Requena Lavergne, et il est au-dessus de la moyenne européenne. Il touche actuellement l'ensemble de nos collaborateurs et travailleurs et nos efforts en formation ont atteint en 2007, 2008 et 2009 les 62 millions 552 000 DA.» A Arzew, le 17 janvier dernier, 72 jeunes ingénieurs et techniciens supérieurs de différents spécialités avaient été recrutés «pour voir l'effectif de Fertial se rajeunir», a-t-on rapporté, et atteindre ainsi l'objectif fixé pour 2012 celui de devenir leader des engrais en Algérie en termes de qualité, de production et de développement.