Le projet de découpage administratif ne verra pas le jour de sitôt, même s'il n'est pas abandonné. C'est en substance le message exprimé, jeudi dans les couloirs de l'Assemblée populaire nationale, le ministre délégué chargé des collectivités locales, Dahou Ould Kablia. «Le projet n'est ni mort ni enterré. Il relève de la réforme de l'Etat, un objectif à moyen terme de ce mandat qui permettra au moins de sortir avec un début de solution», a, en effet, répondu le ministre à une question des journalistes relatives au sujet. Le représentant du gouvernement, qui répondait quelques minutes auparavant aux questions des députés, a expliqué que le projet est trop sensible. Sensible, a-t-il expliqué, par sa nature et par les conséquences qu'il pourra engendrer dans les régions qui seront touchées. «Je n'a jamais entendu le président de la République citer une wilaya ou une région», a corrigé l'orateur qui ajoute que «le gouvernement n'a pas le droit d'agir avec subjectivité». «Les populations de certaines régions agissent avec subjectivité. C'est un sujet très sensible. Il faut faire attention et gérer la chose avec le plus d'objectivité possible», a-t-il encore précisé. Refusant de se prononcer sur le nombre de départements à créer, le ministre délégué a encore insisté sur une meilleure préparation avant de prendre une décision. «Il faudra faire des études avant de décider. Il faut même effectuer des études ethnosociologiques», a-t-il précisé, en référence à la composante sociologique de certaines régions. En somme, a-t-il précisé, «désigner une nouvelle wilaya juste pour le plaisir de le faire est contreproductif». C'est en réalité un problème complexe. Le projet du nouveau découpage administratif est même devenu, l'espace de deux mandats présidentiels, une véritable chimère. L'idée, contenue dans le rapport la commission de la réforme de l'Etat, présidée par le professeur Benzaghou. Les conclusions sont partiellement rendues public en 2003. Mais il aura fallu attendre trois autres années supplémentaires pour entendre encore parler de l'affaire. En juillet 2006, le chef de l'Etat a remis le dossier sur le devant de la scène lors d'un discours prononcé au niveau du ministère de la Défense. Depuis, plus rien. Il y a eu, certes, des déclarations du ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, qui affirme à plusieurs reprises que le projet allait aboutir. «Nous allons promouvoir, dans un premier temps, certains grandes daïras en wilayas déléguées», avait-il fini par dire. Cela a suffi pour alimenter tous les fantasmes. Des daïras, dont le nombre avoisine la centaine, ont même été citées. Sauf que ce qui s'apparentait à un projet de grande envergure n'était en réalité que de simples fuites d'un brouillon resté dans les tiroirs du ministère de l'Intérieur. Même s'il «n'est pas mort et enterré» comme l'avance Ould Kablia, ce projet ne verra donc pas le jours de sitôt.Par ailleurs, le ministre délégué chargé des collectivités locales a nié l'existence d'associations religieuses qui activent en dehors de la loi. Et si cela devait être le cas, il a promis que la loi sera appliquée. A. B. «Tounsi est victime du devoir» Contrairement au ministre de l'Intérieur, qui a affirmé que l'assassinat de l'ex-DGSN, Ali Tounsi, était un crime sans témoins et que le défunt avait un problème personnel avec son assassin, le ministre délégué chargé des collectivités locales n'est pas de cet avis. «Je n'ai pas de commentaire à faire sur une affaire qui est entre les mains de la justice. En revanche, je sais que le DGSN avait bien rempli sa mission. Il est mort victime du devoir», a-t-il affirmé. A. B.