De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili Qui parmi nos compatriotes pourrait citer aujourd'hui le nom -un seul- d'un boxeur ou d'un athlète qui représente l'Algérie aux jeux olympiques de Pékin ? La réponse risque de ne pas venir ou mettra bien du temps à l'être. Il faudra pour cela que la personne interrogée puisse avoir le temps de dépoussiérer sa mémoire des frasques qu'y occupe le football. Ils sont pourtant là et bien là. En fait, ils seront là-bas ceux qui vont défendre les couleurs nationales, qui seront sans doute à l'origine d'un emblème brandi une fois, deux fois et plus peut-être, entraînant l'émotion de quelques algériens noyés parmi la foule dans les travées des grands complexes sportifs que la Chine s'est évertuée à réaliser en un temps record., Pratiques sportives séculaires, remontant à la nuit des temps de la bataille de Marathon au pugilat anobli de l'Angleterre victorienne en passant par le pancrace des jeux d'Athènes, le noble art et l'athlétisme ont à chaque fois donné des titres de noblesse à notre pays et rappelé qu'ils demeurent les seules sources de satisfaction d'une nation qui s'écarte lentement mais sûrement de la mémoire du monde après avoir bousculé l'ordre établi et renversé sa hiérarchie grâce aux exploits mythiques de Morcelli, Boulmerka, de Zaoui. Même si l'Algérie est présente dans treize disciplines, il est plus que probable que la consécration ne viendra que de ces disciplines. Vraisemblablement, l'Etat à travers les instances sportives nationales qui le représentent, a, un peu plus qu'habituellement, mis toutes les chances du côté de l'élite représentative qui se déplacera en Chine. Pouvait-il en être autrement, d'ailleurs, quand, dans un pays comme le Cameroun, la dizaine de boxeurs et autant de potentielles médailles aux JO s'entraînent dans la brousse avec des moyens rudimentaires à l'image d'un punching-ball fabriqué avec de la paille. Et quand cette participation aux jeux Olympiques est l'objet et est évoquée dans un conseil interministériel c'est dire toute la considération qu'accordent l'Etat et son gouvernement à la présence de la délégation sportive nationale en Chine. Quoi qu'il en soit et sans pour autant que cela ne semble être une forme de chantage ou une mise sous pression de sportifs, qui ont plus besoin de sérénité le moment venu, et, parfois, bien avant, nos représentants ont tous les moyens de faire plaisir à leurs compatriotes. Plus particulièrement, se faire plaisir à eux-mêmes parce que ce n'est pas tous les jours que l'on entre au panthéon universel.