La liste du chiite laïque Iyad Allawi, au coude-à-coude avec celle du Premier ministre sortant Nouri El Maliki, selon des résultats partiels, s'est plainte hier de «fraudes flagrantes» lors des opérations de vote et de dépouillement des législatives en Irak. Un responsable de la commission électorale a réfuté ces accusations, estimant qu'elles étaient motivées politiquement, alors que l'Alliance de l'Etat de droit (AED) de M. El Maliki les a qualifiées d'«exagérées». «Il y a des fraudes flagrantes et claires [...] Des personnes manipulent et changent les chiffres pour augmenter les bulletins en faveur de la liste de l'Etat de droit», a affirmé Intissar Allawi, candidate du Bloc irakien et proche de M. Iyad Allawi. «Des bulletins de vote ont été trouvés dans des poubelles à Kirkouk (nord) et ils étaient tous en faveur de la liste du Bloc irakien», a précisé Mme Allawi.«Dans un premier temps, les électeurs n'ont pas trouvé leur nom dans les bureaux de vote et maintenant ils modifient les résultats», a-t-elle insisté, désignant la commission électorale. Un responsable de cette commission, Iyad El Kinani, a réfuté ces critiques. La commission électorale a toutefois indiqué que des centaines de plaintes avaient été déposées par des candidats sur des irrégularités, sans donner de précisions. «Pour le moment, nous n'avons pas eu connaissance de fraude, de manipulation ou de pressions sur les électeurs», a indiqué Hassen Sneid, un candidat de l'AED. «C'est de la propagande de certaines listes. Les élections se sont déroulées dans une bonne atmosphère et les résultats reflètent réellement le point de vue du peuple irakien», a-t-il insisté. L'AED est arrivée en tête dans deux provinces chiites du sud, à Najaf et Babylone, après le dépouillement de 34% des bulletins dans ces régions. A Salaheddine et Diyala, deux provinces à majorité sunnite au nord de Baghdad, la coalition laïque de M. Allawi est en tête, selon 17% des bulletins dépouillés dans ces deux gouvernorats.