Des responsables irakiens ont débuté hier un nouveau décompte des votes dans la province de Bagdad à la demande du Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, qui a perdu de justesse lors des élections législatives du 7 mars dernier. Selon ces responsables, ce recomptage manuel pourrait prendre deux à trois semaines. Le Premier ministre sortant Nouri al-maliki estime que le scrutin du 7 mars avait été entaché de fraudes. Sa Coalition pour un Etat de droit est arrivée en deuxième position des élections, avec seulement deux sièges de moins que le Bloc irakien (chiite laïc) de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui. "L'IHEC a commencé aujourd'hui le processus de recomptage manuel des voix de la province de Bagdad", a confié aux journalistes Qassim al-Abboudi, porte-parole de l'IHEC. Le nouveau comptage de quelque 2,5 millions de voix sera effectué par des centaines d'agents de l'IHEC sous la supervision de 44 observateurs à l'hôtel al-Rachid dans la zone verte hébergeant les sièges des administrations du gouvernement irakien et des ambassades étrangères, y compris celle des États-Unis. "Nous (IHEC) avons invité les représentants de toutes les entités politiques qui ont pris part aux élections du 7 mars à participer au recomptage, aux côtés des observateurs étrangers", a ajouté M. Abboudi. Le porte-parole a affirmé que le recomptage manuel serait terminé dans onze jours, tandis que Hamdiyal al-Hussieni, une femme membre de la commission, avait déclaré il y a quatre jours aux journalistes que la commission estimait que la durée du processus de recomptage devait prendre deux à trois semaines. Fin mars, l'IHEC avait annoncé les résultats préliminaires des élections législatives du 7 mars, donnant une légère avance de deux sièges, au dirigeant laïc Iyad Allawi devant son rival le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki. M. Maliki a déclaré que sa liste contesterait les résultats annoncés par l'IHEC, estimant qu'ils n'étaient pas définitifs et exigeant un recomptage manuel des votes de la province de Bagdad, qui représente 70 des 325 sièges du Parlement. L'Alliance pour l'État de droit de M. Maliki a remporté 26 sièges à Bagdad tandis que le parti Iraqia de M. Allawi en a récolté 24. Les résultats préliminaires partiels annoncés fin mars donnaient les partis de MM. Maliki et Allawi au coude-à-coude. Cette course serrée a exacerbé les tensions entre le nord et le sud du pays, amenant M. Maliki et le président irakien Jalal Talabani à demander à la commission électorale de procéder à un recomptage manuel des voix suite aux présomptions de fraude. Environ 62,4% des plus de 18 millions d'inscrits sur les listes se sont rendus aux urnes le 7 mars dans les 8.920 bureaux de vote répartis à travers le pays pour élire les 325 députés du Conseil des représentants irakiens, scrutin auquel se sont présentés quelque 6.300 candidats.