Sans surprise, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a maintenu sa production à 24,84 millions de barils par jour lors de la 156e réunion tenue hier à Vienne. La prudence l'a donc emporté en raison des inquiétudes de court terme sur la demande, réitérées par le président en exercice de l'OPEP, l'Equatorien Germanico Pinto.«La vigueur de la reprise économique mondiale en 2010 demeure incertaine et inégale», a-t-il déclaré dans son discours d'ouverture, soulignant que «les stratégies de sortie des plans de relance» mises en place il y a un an étaient «cruciales» pour le redressement économique. «La croissance (de la demande pétrolière) la plus forte devrait émaner des pays extérieurs à la zone OCDE, mais même celle-ci pourrait être affectée par les mesures engagées par les gouvernements pour éviter la surchauffe de leurs économies», a-t-il développé, en allusion aux craintes de resserrement monétaire en Chine. Dans les pays industrialisés, «les craintes de reprise en W restent une menace», s'est aussi inquiété M. Pinto. Avec cette décision prévisible face aux incertitudes sur la reprise économique les quotas sont ainsi reconduits comme annoncé précédemment par les représentants de l'OPEP, à l'image du ministre saoudien du Pétrole, Ali El Nouaïmi, et du ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. «Nous sommes très contents de la situation actuelle», a en effet déclaré El Nouaïmi avant la réunion avant de préciser : «Une bonne demande, une offre fiable, des prix parfaits : nous sommes très contents. Les prix sont équitables à la fois pour les producteurs et les consommateurs. La consommation va augmenter aux 3e et 4e trimestres, et le dollar devrait s'affaiblir, ce qui va aider les prix à grimper», s'est, pour sa part, félicité Chakib Khelil. Pour rappel, les prix du pétrole se sont rapidement remis de leur dégringolade de l'hiver 2009, lorsque le baril avait frôlé les 30 dollars. Depuis six mois ils évoluent dans une fourchette de 70 à 80 dollars le baril, jugée idéale par les producteurs pour continuer à investir. En février dernier, la production des 11 pays membres soumis aux quotas, excluant l'Irak, a atteint 26,7 mbj, soit un dépassement de 1,86 mbj par rapport au plafond officiel. En attendant la prochaine réunion prévue le 14 octobre prochain à Vienne, l'OPEP restera attentive à l'évolution du marché pétrolier. Pour l'heure «les cours du brut poursuivent leur rebond alors que le dollar accentue sa chute après la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de maintenir inchangée sa politique monétaire», estiment les analystes. S. I.