VIH : une molécule porteuse d'espoir Des chercheurs de l'Institut de biologie structurale Jean-Pierre Ebel ont mis au point un composé permettant de bloquer la propagation et l'action du VIH dans l'organisme. Il déclencherait également une réponse de la part du système immunitaire. La molécule en question agirait de la même manière qu'un agent pathogène en bloquant le récepteur DC-SIGN. Ce récepteur permet en temps normal de transporter le virus du sida d'une cellule à une autre. Il se trouve à la surface des cellules dendritiques (des cellules du système immunitaire) présentes dans la peau et les muqueuses, première zone de rencontre avec les agents pathogènes. Grâce à l'action de la molécule, le VIH est incapable d'utiliser ce récepteur et ne peut pas se propager. Il n'atteint pas le système immunitaire et ne peut donc pas l'attaquer. A l'inverse, la molécule permettrait de déclencher une réponse de la part du système immunitaire en produisant des lymphocytes T, capables de détruire le virus du sida, alors qu'ils sont normalement détruits par celui-ci. Le blocage de ce récepteur permettrait donc de lutter contre l'infection par le VIH en agissant à la base. Le composé mis au point par les chercheurs est soluble dans l'organisme, agit longtemps et est bien toléré par le corps. Une production à grande échelle pourrait être envisagée étant donné la simplicité de structure de la molécule. Elle pourrait par ailleurs aider l'organisme à lutter contre les virus de l'hépatite C, de la dengue, Ebola, du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), contre le bacille de la tuberculose et d'autres parasites. Un brevet a été déposé concernant cette molécule, qui fait également l'objet d'une publication dans le journal ASC Chemical Biology paru vendredi dernier. Les chercheurs envisagent désormais de tester la molécule sur des animaux afin d'évaluer son efficacité. Un moustique pour vacciner contre la malaria Des scientifiques japonais sont parvenus à transformer par manipulation génétique un moustique anophèle en véritable vaccin volant produisant un vaccin naturel contre la malaria. L'insecte pourrait permettre de lutter radicalement contre la malaria. Les glandes salivaires de ce dernier produisent en fait une protéine efficace contre le développement de la malaria dans l'organisme. Lorsque le moustique pique un individu, sa salive est directement injectée dans le sang. Chaque année, la malaria provoque entre un et deux millions de décès dans le monde, surtout chez les enfants africains. Le moustique «prototype» est également porteur d'un vaccin contre la leishmaniose, une maladie potentiellement mortelle transmise par les mouches de sable. L'infection de leishmaniose peut provoquer des plaies douloureuses, une fièvre ainsi qu'une perte de poids. Si elle n'est pas soignée à temps, elle peut en outre détruire le foie et la rate. Les souris mordues par le moustique en question ont produit des anticorps contre la leishmaniose, indiquant l'immunisation. «Suite aux piqûres, les réponses immunitaires protectrices sont déclenchées, de la même façon qu'avec une vaccination conventionnelle, mais gratuitement et sans la douleur», a déclaré le professeur Shigeto Yoshida, de l'université médicale Jichi, au Japon, ajoutant que «l'exposition continue aux piqûres maintiendra un haut niveau d'immunité, d'une façon naturelle et pour toute une vie». «Le moustique passe de l'état d'insecte nuisible à l'état d'insecte bénéfique pour la santé», a-t-il conclu. Cette avancée scientifique a été publiée dans le journal Insect Molecular Biology.