Depuis des années, les chercheurs travaillant sur le VIH en sont convaincus, pour parvenir à fabriquer un vaccin contre le virus, il faut comprendre le mystérieux mécanisme de défense qui permet à ceux qu'on appelle les «contrôleurs du VIH» de bloquer naturellement la progression du virus dans leur sang, en l'absence de tout traitement. «Et cette recherche avance lentement mais sûrement», annonce une équipe de chercheurs américains menée par le professeur Arup Chakraborty du MIT et le professeur Bruce Walker de l'université de Harvard. Pour leur étude publiée sur le site de la revue spécialisée Nature, les chercheurs sont partis de deux constats. Le premier étant que ces «contrôleurs du VIH» appelés «elite controllers» qui représentent 1 personne sur 200 exposées au VIH, portent souvent un gène spécifique, le HLA B57, découvert à la fin des années 1990. Le second constat était que les personnes porteuses de ce gène ont plus de risques de développer des maladies auto-immunes dans lesquelles le système immunitaire produit une réponse nocive contre les protéines du corps. En 2007, une équipe française a également montré que les «elite controllers» fabriquent des lymphocytes T8, capables de tuer les lymphocytes T4 infectés (les lymphocytes T sont une catégorie de globules blancs jouant un grand rôle dans la réponse immunitaire secondaire). La nouvelle étude a en fait découvert un lien entre le port de ce gène chez les «elite controllers» et leur capacité de fabriquer ces lymphocytes T plus puissants que la normale pour combattre les cellules infectées par le VIH. Ils sont génétiquement prédisposés à fabriquer un large nombre de ces lymphocytes. Cette découverte devrait grandement participer à l'effort international pour fabriquer un vaccin efficace, même si un tel vaccin ne verra pas le jour «avant au moins une décennie», précise l'équipe du MIT et Harvard à BBC News.L'idée étant de développer un vaccin qui provoque la même réponse au VIH que les individus disposant de cette «immunité naturelle». D'après le professeur Arup Chakraborty, «c est une nouvelle pièce du puzzle de ce que nous voulons faire faire au vaccin».