Depuis l'entrée en vigueur de la loi qui oblige les entreprises privées et publiques à passer par l'Agence nationale de l'emploi (Anem) pour leur recrutement, on serait tenté de croire que les choses sont simples mais il suffit d'approcher la réalité d'un peu plus près pour se rendre compte que tel n'est pas le cas. On s'est intéressé aux recrutements dans deux domaines d'activité : concessionnaires automobiles et opérateurs de téléphonie mobile. Les témoignages recueillis marquent l'absence éclatante de l'Anem dans les recrutements. Pour accéder à un poste d'emploi, le maître mot est le relationnel. Mehdi, employé chez un concessionnaire automobile de la capitale, l'explique : «Pour décrocher un bon poste de travail, il n'y a pas plusieurs façons de procéder. Il faut déposer des CV et tenter de se faire recevoir. Quand on est introduit par quelqu'un qui a des entrées dans la boîte visée, c'est encore mieux. Et plus la personne qui vous recommande est importante et mieux c'est. Cela étant dit, pour ma part, il a été question d'être au bon endroit, au bon moment et d'accéder à l'information. C'était dans un café de l'Algérois. Je discutais avec des amis et leurs relations et ils ont évoqué le sujet de l'embauche. Quelques jours plus tard, j'ai été reçu et recruté, j'y travaille depuis deux ans.» Autre exemple, Selma, travaillant également chez un concessionnaire de l'Algérois, raconte les circonstances de son recrutement. «Pour être sincère, j'ai été introduite par un ami à mon père. Il m'a dit qu'il connaissait bien le responsable de la concession et que, si j'étais intéressée, il pouvait lui parler de moi. Je venais de finir ma formation à l'INSIM, alors j'ai tout de suite sauté sur l'occasion. On m'a fixé un rendez-vous par téléphone ; j'ai passé un entretien. Ça s'est relativement bien passé. On m'a rappelé, j'ai commencé le travail. C'était il y a deux mois», explique-t-elle. Billel, quant à lui, employé chez un opérateur de téléphonie mobile privé, explique : «J'ai déposé mon CV par le biais d'un ami employé chez l'opérateur qui était dans une période de recrutement. J'ai fait une formation qui n'a rien à voir avec les télécommunications mais j'ai fait valoir plusieurs arguments qui m'ont permis d'avoir le poste. Ça fait deux ans que j'y suis. J'ai eu à constater que beaucoup de mes collègues ont été recrutés de la même manière ; ils ont réussi à avoir l'information des postes ouverts et ont postulé, certains de façon spontanée et d'autres ont été introduits par des personnes plus ou moins importantes dans la boîte.» F. B.