Ils sont de toutes les rencontres. Ils participent à quasiment l'ensemble des séminaires économiques. Ils interviennent régulièrement dans les médias par le biais de contributions sur l'état de l'économie et ses perspectives. Pour la plupart d'entre eux, ils ont occupé des postes importants dans les hautes sphères de l'Etat algérien. Eux, ce sont les experts en économie qui n'élaborent pas de stratégie, mais trouvent un malin plaisir, aujourd'hui qu'ils ne sont plus aux postes de décision, à décrier tout ce qui se fait par les pouvoirs publics. Ce sont toujours les mêmes qu'on voit, qu'on entend ou qu'on lit dans les colonnes des journaux. Ils monopolisent tous les espaces avec en prime cette conviction qu'ils ont que leurs analyses et thèses doivent être nécessairement prises pour argent comptant. En somme, ils croient détenir la vérité, toute la vérité. Cela au moment même où les pouvoirs publics en viennent de temps en temps à reconnaître qu'ils ont commis des erreurs d'appréciation ayant entraîné des dysfonctionnements dans tel ou tel dispositif économique. Ce qui n'est pas le cas de nos éminents experts qui persistent et signent sur le bien-fondé de leurs analyses et autres chiffres. Par ailleurs, d'autres économistes, mondialement admis, sont mis à l'écart, alors que leurs interventions et leurs écrits font foi de référence en matière de stratégie économique. Ceux-là sont mis à l'écart, ne sont pas consultés et encore moins sollicités dans des espaces de débats. Parce qu'ils n'ont pas leurs entrées, parce qu'ils ne s'acoquinent pas avec les médias qui ont la possibilité de leur faire une place au soleil. Les premiers experts cités, comme souligné plus haut, ont pour la plupart d'entre eux pris à leur compte les décisions économiques prises par l'Exécutif parce qu'ils occupaient des postes dans les différentes institutions de l'Etat. Une fois à l'extérieur, ils ont tourné casaque et tout ce qui est fait en dehors de leur propre point de vue est mauvais et nul et non avenu, voire assimilé à de l'aventurisme. Ils continuent pour certains d'entre eux à siéger dans des structures consultatives, comme le Conseil national économique et social, le conseil consultatif de la PME/PMI depuis leur création. Ces sherpas de l'économie se voient ainsi propulsés après avoir, parfois, fait le dos rond, s'être mis en réserve de la République et avoir craché dans la soupe. Mais, faut-il le souligner, cela ne relève pas tant de leur responsabilité que de celle de ceux qui organisent des rencontres et autres séminaires (différents ministères et institutions, y compris parlementaire), à travers leur mise en avant dans les débats qui relèvent, pour la plupart, de sujets pointus et importants. Mieux, ils sont rémunérés pour les communications qu'ils donnent, mettant de côté le volontarisme dont ils se disent adeptes dans l'intérêt de la nation. F. A.