Dans le management du football algérien, le staff technique est un vague concept. Il n'a pas d'existence réelle. Le plus haut niveau, à travers la sélection nationale de football, en offre la preuve la plus édifiante. Les observateurs ont de la difficulté à croire en l'existence d'un staff technique complémentaire. Notamment dans ce qui a trait aux affaires techniques. La consolation réside néanmoins au niveau du personnel médical de la sélection qui fournit manifestement un travail colossal depuis la phase des éliminatoires, marquée par des blessures en cascade. Force est de constater cependant que cela n'a pas immunisé l'infirmerie de la sélection d'autres insuffisances. L'actualité des Verts en est la parfaite illustration. Nos internationaux se dirigent vers le Qatar pour bénéficier des soins nécessaires. Au-delà du fait que cette situation révèle les limites de la médecine du sport en Algérie, il faudrait poser la question de la place accordée à ce volet dans la gestion de la discipline chez nous. Aussi bien au niveau des différentes sélections nationales qu'au sein des clubs. Quelle place pour le personnel médical dans la structuration des clubs algériens ? La question ne doit pas plaire aux présidents de clubs où la médecine du sport ne bénéficie d'aucune considération. Cela ne les empêche pas de décréter l'importance de la chose et de ne rien faire pour mettre en place un staff médical bien outillé en mesure d'intervenir efficacement quand le contexte l'exige. Il faut se le dire sans gêne : espérer voir nos clubs se doter de staffs médicaux serait une vaine demande si ces clubs continuent à être gérés selon les modes les plus archaïques. La priorité est de se débarrasser de ces mécanismes et de comprendre que la gestion d'un club de football obéit plus à des facteurs scientifiques. Or, nos dirigeants continuent de voir la performance sous le prisme de l'engagement et de l'amour des couleurs. Dans les clubs algériens, la présence de préparateurs physiques n'est pas si évidente même quand il s'agit de formations qui jouent constamment les premiers rôles dans le championnat national. Cela ne gêne pas outre mesure certains dirigeants de parler de professionnalisation de la discipline. Un stade que l'Algérie ne pourra -jamais peut-être-atteindre sans que cette catégorie de dirigeants quitte le champ. Les exemples sont légion. Plusieurs clubs n'ont dû intégrer un préparateur physique dans leur staff technique qu'avec l'arrivée d'un technicien de métier et de valeur qui imposerait un autre mode de gestion. Sinon on préfère composer avec un entraîneur en chef secondé par un ancien joueur de l'équipe, même sans la moindre qualification. La répartition des missions se fait au gré des circonstances. C'est dire si nous sommes très en retard dans un volet très normalisé comme la préparation physique. Elargir la question aux autres volets sera source de découragement supplémentaire. Car les mœurs de gestion de nos clubs sont restées figées. Pas de place à l'innovation ni à des méthodes scientifiques intégrées partout dans le monde. A chaque fois qu'une équipe traverse une période difficile, qui se traduit par des résultats mitigés, on évoque une préparation psychologique de circonstance. La mission n'a jamais été accomplie par un spécialiste du domaine. C'est à l'entraîneur de l'accomplir. Certains techniciens, impuissants devant une mauvaise passe de leur équipe, déclarent, par dépit, que «l'équipe a plutôt besoin d'un psychiatre». Ce qui n'est pas moins vrai. Mais un tel remède passerait par un diagnostic global et minutieux qui rétablirait tous les aspects de la gestion d'un club. Le staff médical entre autres… A. Y.