La participation de l'Algérie au Mondial sud-africain a été incontestablement riche en enseignements, notamment pour ce qui a trait à l'encadrement général. De la gestion technique de la sélection à l'encadrement administratif en passant par le volet médical, beaucoup de choses sont à revoir. Les résultats, ainsi que les déclarations des uns et des autres au lendemain de cette échéance en sont la parfaite illustration. Dit sans détour, l'encadrement des Verts est défaillant. La partie la plus visible, cependant, de cette faille se situe manifestement au niveau de ce qui est appelé le staff technique national. Ce dernier, en vérité, n'a pas d'existence réelle. Dire aujourd'hui qu'il a existé un staff technique dans la maison des Verts est un véritable mensonge dans le sens où il n'y a qu'une seule personne éligible à ce poste. Ceux qui sont désignés comme des assistants n'ont ni le profil ni le vécu pour assister une sélection nationale engagée dans des compétitions de haut niveau. Si des voix s'élèvent pour revendiquer un staff élargi pour de véritables compétences, ce n'est guère une volonté de perturber ce qui a été construit. C'est plutôt pour construire sur du solide et avec de vrais bâtisseurs conscients du travail qu'ils accomplissent. Beaucoup de zones d'ombre entourent, en effet, la désignation, le maintien par la suite, des «adjoints» de Rabah Saadane. A moins d'une explication qui dépasserait l'entendement du commun des Algériens, cela obéit à des considérations insoutenables, indéfendables. L'explication qui tient la raison consiste à attribuer au sélectionneur national une volonté de s'entourer d'un personnel qui n'a rien à faire dans une sélection de football. Vaut mieux s'entourer de cette catégorie pour régner sans conteste. Le résultat est lamentable : le onze algérien navigue à vue. La phase finale du Mondial sud-africain a été incontestablement une occasion aux Algériens de découvrir que le temps d'un sélectionneur qui manage seul son équipe est révolu. Révolue également l'ère ou les assistants du sélectionneur sont d'illustres inconnus dans la planète foot. Un staff technique national est loin d'être une démonstration de chiffres ou une répartition de titres pour des missions que personne n'accomplit réellement. Une réévaluation lucide et pragmatique de ce qui a été fait à ce niveau est plus qu'une nécessité. C'est un préalable pour pouvoir avancer et réaliser des performances. S'exprimant avant-hier, le sélectionneur national a indiqué qu'il allait discuter avec le président de la FAF, M. Raouraoua, «de toutes les questions de fond liées au fonctionnement de l'EN, notamment celles ayant trait à l'organisation, la composante du staff, les objectifs et la durée du contrat». Attendons donc ce tête-à-tête Raouraoua-Saadane pour comprendre ce qui va changer au sein des Verts et ce qui sera maintenu en l'état. Le staff médical a, lui aussi, besoin d'une cure. Les efforts considérables fournis ces derniers mois pour remettre sur pied des joueurs blessés n'empêchent pas de signaler l'existence de divergences à ce niveau. Le fait qu'un membre de ce staff médical brille par son absence subite au stage précédent la Coupe du monde est assez révélateur. Les choses ne sont pas aussi clean qu'on le pense au sujet du personnel médical des Verts. D'où l'urgence de remettre de l'ordre à ce niveau. Idem pour ce qui est des affaires administratives de la sélection nationale où la préparation du séjour des Verts au pays de Nelson Mandela n'a pas été sans donner matière à réflexion aux responsables de la Fédération algérienne de football. Cette dernière est ainsi tenue d'apporter les correctifs nécessaires aussi bien sur le choix des hommes que sur le mode de gestion de la vie de la sélection. Décidément, la phase postmondiale sud-africaine s'annonce très importante pour l'avenir de la discipline, appelée à s'entourer de personnes compétentes et intègres. A. Y.