Photo : Riad Par Samir Ould Ali La participation prochaine de l'équipe nationale algérienne au Mondial d'Afrique du Sud a dévoilé une autre anomalie dans le football (et dans le sport algérien de manière générale), longtemps tapie dans les plis de la médiocrité qui a caractérisé ce sport des années durant : l'absence de médecine du sport permet de prendre en charge la santé des joueurs afin d'exercer leur profession dans des conditions de sécurité optimale. Autrement dit, il ne s'agit pas seulement de l'aspect curatif qui consiste à traiter les lésions (là aussi, l'évolution de ce sport a démontré que les soins ont gagné en efficacité pour permettre à l'athlète de vite et bien récupérer de ses blessures) mais de repérer les groupes à risque, enregistrer la fréquence et la nature des blessures, s'intéresser à la qualité des équipements afin d'éviter les risques de blessure… bref, d'élaborer une stratégie préventive pour aider le sportif à donner le meilleur de lui-même. Dans les pays où le sport est plus qu'un loisir destiné à occupé une jeunesse oisive, des programmes d'entraînement et d'examens d'avant-saison sont planifiés par les spécialistes en médecine du sport (physiologistes, psychologues, physiothérapeutes…) afin de préparer l'athlète dans de bonnes conditions et l'amener rapidement à son meilleur niveau. Dans ces pays-là, insiste un site consacré au sujet, la médecine du sport et d'une importance telle que des organismes médicaux, paramédicaux et scientifiques sont mis à la disposition des athlètes amateurs, des politiques ont été élaborées pour «protéger les soins de qualité, encourager l'éducation et la recherche dans les secteurs des sciences du sport et de la médecine du sport, mettre sur pied une banque d'informations sur l'épidémiologie et la gestion des blessures et des maladies du sport, stimuler et pourvoir aux besoins de la recherche appliquée en relation avec l'entraînement, le traitement et l'évaluation des athlètes.» Le qatari Aspitar pour soigner les Verts En Algérie, la promulgation en 2006 du décret exécutif instituant la création d'un centre national et des centres régionaux de médecine du sport est intervenu beaucoup trop tard pour espérer prendre en charge les athlètes de manière convenable. C'est, en partie, pour cette raison que les joueurs blessés de l'équipe nationale de football sont orientés par la FAF vers des structures étrangères : blessé aux adducteurs lors d'un des matches du rugueux championnat écossais, Madjid Bougherra s'est soigné à Aspitar, hôpital du Qatar spécialisé dans la médecine du sport, Karim Ziani a sollicité la clinique de Saint Raphaël, dans la ville française de Cannes, alors que Mourad Meghni et Nadir Belhadj ont, selon la presse, rejoint leur coéquipier Bougherra à Qatar. Et tous espèrent revenir vite de leurs blessures pour prendre part à l'événement mondial de juin prochain : «Si la médecine du sport avait été convenablement pensée chez nous, nous aurions les structures adéquates et Saadane n'aurait certainement pas à déplorer ce nombre de blessés à deux mois à peine de la Coupe du monde, estime à juste titre un journaliste sportif d'Oran. Il est temps que les pouvoirs publics se penchent plus sérieusement sur le centre national de médecine du sport et des structures régionales.» Il est vrai qu'à quelques semaines du rendez-vous sud-africain, le nombre important des blessés (Meghni, Bougherra, Yebda, Ziani, Matmour et Amri Chadli) et la lenteur apparente de leur guérison ont de quoi inquiéter les inconditionnels de l'équipe nationale. Il y a si longtemps que les Verts n'ont pas pris part à une coupe du monde…