Tout comme celle des céréales, la production de pomme de terre est abondante cette année. sur ce point positif vient se greffer un point négatif. Lequel est lié à la gestion. Comme c'est le cas pour les céréales dont la gestion des stocks a posé d'énormes problèmes à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), les producteurs de pomme de terre risquent de faire face à des difficultés financières. Qu'ils soient adhérents ou non au système de régulation des produits agricoles de large consommation (SYRPALAC), les agriculteurs de la filière pomme de terre se retrouvent aujourd'hui dans une situation difficile. Ils n'arrivent pas à écouler leur abondante récolte . Les prix appliqués, même s'ils arrangent les consommateurs (c'est le seul produit agricole qui reste à la portée du citoyen) ne satisfont guère les agriculteurs. Leur marge bénéficiaire se retrouve donc menacée ou carrément compromise. Que faire face à une telle situation ? Le ministère de l'Agriculture, qui a réussi après son intervention à mettre fin au conflit OAIC-transformateurs de blé, est appelé aujourd'hui à intervenir pour éviter des pertes aux agriculteurs qui risquent de voir leur production pourrir, comme ce fut le cas pour la tomate il y a quelques années dans l'est du pays. Les agriculteurs avaient été contraints de jeter leur production dans les oueds faute d'acheteurs. Dans le cas de la pomme de terre, on n'est pas loin de cette situation. Une situation qui vient nous rappeler la nécessité d'investir dans les aires de stockage et dans les chambres frigorifiques. Ce ne sera qu'avec des moyens de stockage fiables et une industrie de transformation développée qu'on pourra réussir à gérer l'abondance de la production et à faire face par la suite aux situations de pénurie puisqu'on n'en est pas à l'abri. Cette condition est valable pour toutes les filières agricoles. Les céréales, la tomate, la pomme de terre, l'huile d'olive et bien d'autres produits de large consommation ont besoin de ces bases. S. I.