Plusieurs centaines de militants de l'opposition ont brièvement envahi hier le siège de la commission électorale thaïlandaise et ont refusé d'évacuer le quartier commerçant de Bangkok, plus de trois semaines après le lancement de leur campagne destinée à obtenir des élections. Après avoir quitté le siège de la commission électorale, les «chemises rouges», partisans de l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra renversé par l'armée en 2006, sont restées dans le centre-ville, tandis que des milliers d'autres parcouraient la ville. Accusant la commission électorale d'avoir bloqué une enquête sur des allégations d'irrégularités visant le Parti démocrate du Premier ministre Abhisit Vejjajiva et d'avoir illégalement perçu un don de 7,9 millions de dollars de la part du cimentier TPI Polene lors d'une campagne électorale en 2005, ce qui pourrait conduire à sa dissolution, ils avaient fixé au président de cette commission un ultimatum pour qu'il vienne répondre en personne à leurs questions. Passé ce délai, ils ont envahi le hall du bâtiment mais ils ont été refoulés par la police. Ils ont cependant reçu l'assurance que la commission électorale examinerait leur plainte le 20 avril prochain. Les «chemises rouges» sont plusieurs dizaines de milliers à camper dans les rues de Bangkok depuis le 14 mars dernier pour réclamer la dissolution du Parlement et des élections anticipées. Le gouvernement a déposé une requête devant la justice en vue de disperser les manifestants. La police n'a toutefois pas fait mouvement pour disperser les manifestants.Abhisit Vejjajiva, soutenu par l'armée et l'élite royaliste, refuse de convoquer des élections actuellement, étant donné le climat de tension. Il a proposé de dissoudre le Parlement avec un an d'avance, en décembre prochain, mais les manifestants, majoritairement issus des couches modestes de la population, réclament toujours des élections immédiatement et refusent de lever le camp.