Plus de 200 manifestants "chemises rouges" ont fait irruption lundi après-midi dans l'immeuble abritant le principal bureau de la Commission électorale à Bangkok, avant de s'en retirer à la demande de leur direction pour une manifestation pacifique. L'intrusion a eu lieu vers 14H00 locales après que les commissaires ne se furent pas présentés pour donner une réponse pouvant satisfaire à la demande des "chemises rouges" sur la dissolution du Parti démocrate. Dans une émission retransmise par Redshirt TV, une représentante des "chemises rouges" a expliqué que les manifestants ont pénétré dans le bâtiment pour s'assurer de la sécurité de l'un de leurs dirigeants entré pour dialoguer avec les commissaires. "La police nous a laissés entrer en fait", a déclaré la représentante. Jusqu'à maintenant, aucun accrochage n'a été signalé entre les protestaires et les forces de sécurité. Plus tôt, le chef de file des "chemises rouges", Kwanchai Praiphana, a demandé à la Commission électorale de préciser avant 14H00 locales lundi sa décision sur la dissolution du Parti démocrate. Après avoir quitté le siège de la commission électorale, des "chemises rouges", partisans de l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra renversé par l'armée en 2006, sont restés dans le centre-ville, tandis que des milliers d'autres parcouraient la ville juchés sur des camions, en agitant des drapeaux rouges. Ils accusent la commission électorale d'avoir bloqué une enquête sur des allégations d'irrégularités visant le Parti démocrate du Premier ministre Abhisit Vejjajiva. La formation est accusée d'avoir illégalement perçu un don de 7,9 millions de dollars de la part du cimentier TPI Polene lors d'une campagne électorale en 2005, ce qui pourrait conduire à sa dissolution. Les manifestants avaient fixé au président de la commission électorale un ultimatum pour qu'il vienne répondre en personne à leurs questions. Passé ce délai, ils ont envahi par centaines le hall d'entrée du bâtiment mais ils ont été refoulés par la police. Ils ont finalement quitté l'enceinte du complexe après avoir reçu l'assurance que la commission électorale examinerait leur plainte le 20 avril. Les "chemises rouges" sont plusieurs dizaines de milliers à camper dans les rues de Bangkok depuis le 14 mars pour réclamer la dissolution du parlement et des élections anticipées. Le gouvernement a déposé une requête devant la justice en vue de disperser les manifestants et devrait aussi réclamer l'arrestation des protagonistes du mouvement, qui enfreignent selon lui une loi sur la sécurité intérieure imposée le mois dernier pour maintenir l'ordre durant les rassemblements.