Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Un fichier national pour repérer les indus demandeurs de logement Noureddine Moussa a affirmé qu'on ne doit pas se servir d'une habitation précaire pour être recasé
Photo : Riad Par Rachida Merkouche Depuis peu, la situation semble tourner à l'avantage des occupants de bidonvilles et d'habitations précaires qui recourent à l'émeute pour bénéficier d'un relogement. Au détriment toutefois des demandeurs de logements dont les requêtes sont décalées faute pour les pouvoirs publics de satisfaire tout le monde. La protesta de la rue a d'ailleurs gagné du terrain, la réponse favorable et immédiate des autorités ayant vraisemblablement été interprétée comme un signe de faiblesse par les habitants des baraquements. Il est vrai que l'éradication des bidonvilles et de l'habitat précaire est prévue, mais pas dans la précipitation, la question du logement étant complexe vu le retard enregistré pendant des décennies dans ce domaine. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Noureddine Moussa, vient d'apporter une réponse à ce genre de comportement qui ouvre la voie à tous les dépassements, si à la clé il y a un appartement, sans que l'on passe par toutes les tracasseries liées à la disponibilité du montant à payer, à l'emprunt et à la longue attente. Le premier responsable du secteur a lancé, jeudi dernier, à partir de Jijel où il était en visite, une mise en garde contre le fait de croire que résider dans une habitation précaire ou un baraquement ne constitue pas forcément un «passeport» pour le logement social. Lors d'un point de presse improvisé au siège la wilaya, il a souligné l'existence d'un moyen de dissuasion, à travers un fichier national qui permet de mieux maîtriser la situation au niveau du secteur de l'habitat et de repérer les «indus demandeurs» qui tentent de mettre les pouvoirs publics «devant le fait accompli». M. Noureddine Moussa a également tenu à «démentir certaines rumeurs» sans les nommer mais faisant probablement état d'une reculade des pouvoirs publics quant aux différentes formules. Il a ainsi réaffirmé que l'Etat «maintient plus que jamais» son soutien en matière d'accès au logement et a rappelé que les récentes mesures liées au crédit immobilier à taux bonifié «ouvrent le champ à davantage de candidats». Concernant le vieux bâti et sa réhabilitation, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a rappelé que des «opérations d'envergure» touchent actuellement quatre grandes villes du pays, en l'occurrence Alger, Oran, Constantine et Annaba, les actions y étant menées suivant une méthodologie claire commençant par un diagnostic pour l'établissement d'une carte SIG (système d'information géographique) permettant de répertorier les édifices nécessitant une restauration. Pour souligner l'importance de cette opération, le ministre a mentionné le fait qu'il a été recensé, dans la seule ville d'Alger, quelque 17 000 bâtisses abritant plus de 80 000 habitants. Enfin, répondant à une question relative à la loi du 20 juillet 2008 fixant les règles de mise en conformité et de l'achèvement des constructions, et tout en relevant l'aspect très technique de ce texte, le premier responsable du secteur a exprimé son optimisme quant à son application sur le terrain. Il n'a pas manqué de préciser qu'il s'agit d'une «loi de régularisation et non de sanction». Soulignant l'adhésion des citoyens, M. Moussa a indiqué que 3 500 formulaires ont déjà été retirés dans la seule wilaya d'Alger.