Photo : Amel Bouakba Par Rachida Merkouche Le don de sang n'est pas encore ancré dans les mœurs des citoyens, alors que tous pourraient, un jour ou l'autre, en avoir besoin. On ne peut, à ce jour, admettre de se délester de quelques millilitres une ou deux fois l'an, comme si le fait de s'y prêter mettrait le corps à mal. Mais la réticence de la majorité de la population réside dans la peur de contracter le virus du sida ou de l'hépatite. L'épisode du sang contaminé qui a provoqué un scandale dans l'Hexagone a certainement marqué les esprits, mais aussi les contaminations, supposées ou réelles, dans les hôpitaux pour cause de matériel non stérilisé. La situation s'est pourtant nettement améliorée, les opérations de transfusion sanguine bénéficient depuis quelques années de tous les égards et se font avec des outils jetables, mais il reste toujours difficile de venir à bout de cette méfiance. Les appels d'associations de malades (hépatiques, hémophiles et autres) et de la Fédération nationale du don de sang se font de plus en plus insistants, interpellant les consciences sur les risques courus par les personnes atteintes d'hépatite, d'hémophilie, de leucémie et autres pathologies nécessitant une transfusion sanguine, sans omettre les blessés dans des accidents de la route. C'est l'ancien schéma qui est toujours en cours : 90% des dons de sang proviennent des proches de malades, notamment ceux devant subir une intervention chirurgicale. La sensibilisation fait encore défaut, la manière d'impliquer tout un chacun relève certainement de l'art de communiquer en balayant les appréhensions par des arguments solides et en expliquant l'intérêt du don de ce précieux liquide qui réinsuffle la vie. On n'en est pas encore là, mais l'effort déployé par la Fédération nationale du don de sang pour faire adhérer les citoyens à cette forme de solidarité, source de vie, tend plus ou moins à donner des résultats, sans que cela soit toutefois suffisant pour la production de plaquettes qui demeure problématique. Des études effectuées dans notre pays démontrent que les dons récoltés en fournissent très peu en raison de l'indisponibilité de moyens nécessaires à la séparation du sang au niveau des centres de transfusion sanguine. Ce processus doit être effectué dans les premières heures qui suivent la collecte, ce qui ne peut se faire en l'absence d'un dispositif adéquat. D'autant que la durée de vie des plaquettes est courte et qu'il en faudrait donc en permanence. Afin de contourner ce problème et de pouvoir satisfaire avec plus d'efficacité la demande en plaquettes, les centres de transfusion sanguine doivent collaborer entre eux et utiliser ensemble les moyens existants. Peu de centres disposent d'outils indispensables à la production de plaquettes, et rares sont ceux qui en possèdent hors de la capitale. Œuvrer ensemble est une nécessité.