Les pays exportateurs de gaz se réuniront le 19 avril prochain à Oran pour se concerter sur un certain nombre de questions cruciales. Les donnes au niveau mondial évoluent en fonction du marché mais également selon l'état de santé de l'économie mondiale. Certes, les experts sont unanimes quant à l'offre mondiale de gaz naturel qui restera supérieure à la demande jusqu'en 2015, mais des questions s'imposent d'ores et déjà, notamment pour les pays exportateurs. Le développement des gaz non conventionnels par les Etats-Unis est en train de bouleverser le marché mondial. Cette nouvelle donne inquiète les pays exportateurs qui jugent qu'elle aura un impact sur les prix du gaz. Bien que cette question soit un des sujets phares de la prochaine réunion à Oran, il faut dire que les réserves mondiales occupent également une place prépondérante sur l'échiquier mondial. Le gaz naturel représente environ 21% de la production d'énergie dans le monde. Les réserves prouvées de gaz naturel (exploitables et rentables) sont un peu plus élevées que celles du pétrole, à savoir 43 ans pour le pétrole, 63 ans pour le gaz naturel et ce, estiment les experts, à condition de rester sur le même rythme de production de 2 865 milliards de mètres cubes annuellement. Le Moyen-Orient, ce qui est évident, possède d'importantes réserves de gaz (42% des réserves mondiales). Néanmoins, sa production reste relativement limitée (31% de la production mondiale). En ce qui concerne l'Algérie, selon les statistiques des différents organismes, ses réserves représentent 3% de celles mondiales, soit 4 500 milliards de mètres cubes gazeux (estimation de 2006). Notre pays ambitionne d'atteindre une production annuelle de 160 milliards de mètres cubes gazeux à l'horizon 2014/2015. Aujourd'hui, on exporte environ 62 milliards de m3 par an. Sonatrach compte porter la capacité nationale d'exportation à 85 milliards de m3/an en 2012. Et pour cela elle a déjà lancé deux nouveaux projets : le premier d'une capacité de 4,5 millions de tonnes en remplacement de GL1K à Skikda et le deuxième à Arzew avec une capacité similaire dans le cadre du projet intégré de Gassi Touil. Pour le GPL, la mise en exploitation de la nouvelle usine de séparation à Arzew, d'une capacité de plus de 3 millions de tonnes par an, prévue courant 2010, permettra de porter les disponibilités à l'exportation à 10 millions de tonnes. Au niveau mondial, les experts prévoient globalement un rétablissement de l'équilibre offre/demande après 2015 avec des disparités régionales. Toutefois, la rapidité de la reprise de la demande dépendra de la croissance économique. Toujours selon les experts, entre fin 2008 et 2013, les capacités mondiales de liquéfaction vont augmenter de 50% et 130 milliards de mètres cubes de GNL vont entrer en production. Signalons en outre que la consommation de gaz est en augmentation régulière chaque année, plus rapide même que celle de pétrole puisqu'elle a progressé de 41 % sur 15 ans depuis 1990, selon certaines sources. S. B.