Chaque année, les pouvoirs publics envisagent le lancement de certaines opérations afin d'alléger les dépenses consenties par les ménages pendant le mois de Ramadhan. Des opérations dont les résultats n'ont pas toujours été concluants, quand elles ne sont pas tout simplement réduites à néant par les spéculateurs de tout bord. Les actions menées par les autorités compétentes afin de réguler le marché n'ont généralement pas l'écho souhaité sur le terrain, l'absence de contrôle facilitant l'anarchie qui caractérise le commerce habituellement, mais surtout pendant le mois de Ramadhan. Le commerce de la viande est à chaque fois au cœur de tractations officielles qui tendent à rendre cette denrée plus disponible et moins chère durant le mois de jeûne. C'est encore le cas cette année, le gouvernement ayant décidé d'autoriser l'importation de 10 000 tonnes de viande ovine fraîche par le biais de la Société de gestion des participations pour les productions animales, la SGP Proda, et des opérateurs privés auxquels il sera accordé des licences d'importation de cette marchandise. Un avis d'appel d'offres national et international sera lancé prochainement par la SGP Proda qui va piloter l'opération pour recueillir d'éventuelles soumissions. Si cette opération se concrétisait, les prix des viandes connaîtraient une baisse sensible et seraient à la portée de toutes les bourses durant cette période où l'on enregistre une consommation accrue et des prix exorbitants touchant tous les produits sans exception, notamment ceux dont on ne peut se passer pendant le Ramadhan et qui font inévitablement l'objet de spéculation. Mais le cours mondial et le plafonnement des prix dictés par le cahier des charges risquent fort de décourager les importateurs. En cas d'appel infructueux, et en l'absence de soumissionnaires, les pouvoirs publics n'auraient pas d'autre choix que celui d'opter pour l'action lancée l'année dernière et qui a consisté en l'ouverture de points de vente dans plusieurs régions du pays. Le prix de la viande avait chuté à 400 DA, mais le problème résidait dans l'insuffisance de points de vente, ce qui a réduit l'accès à ce produit à un tarif aussi abordable. Les pouvoirs publics devraient les multiplier pour en faire bénéficier un plus grand nombre de citoyens pendant le prochain Ramadhan. Elargie, l'opération aurait plus d'impact. Mais l'idéal serait d'encourager la production animale locale à travers des aides qui seraient accordées aux éleveurs, ou par le biais d'une subvention de l'Etat, comme c'est le cas pour d'autres produits. En tout cas, la tâche des pouvoirs publics s'avère malaisée, comme d'habitude, face à la spéculation et aux intérêts étroits des commerçants. R. M.