Cette année, les dépenses de l'été seront aggravées par celles du Ramadhan. Aucune date n'est encore avancée concernant l'importation de la viande, et encore moins, le pays pour son approvisionnement. Donnée pour être importée en prévision du mois de Ramadhan, la viande «promise» par les pouvoirs publics, pour contrecarrer les spéculateurs, tarde encore à arriver en Algérie à 90 jours du mois sacré. Un flou total demeure sur la provenance de cette viande. Le ministère de l'Agriculture n'a pas été prolixe au sujet de la santé du cheptel soudanais et les prétendants à l'importation de viande dans ce pays, sont restés sur leur faim Le Brésil, le Pérou, l'Argentine et le Soudan sont les probables pays d'où la viande rouge fraîche peut être importée, mais rien n'est encore décidé au niveau des ministères concernés, que ce soit du côté du département de l'agriculture et du développement rural, ou de celui du commerce. La Société de gestion des participations pour les productions animales (SGP Proda), est l'organe chargé d'importer 50.000 tonnes de viande congelé ovine, tandis que 10.000 tonnes de viande ovine fraîche, seront importées par des opérateurs privés. Autre flou, la commission interministérielle installée le mois de février dernier, à l'issue du Conseil interministériel, afin d'assurer la régulation et la disponibilité des produits alimentaires durant le mois de Ramadhan 2010, n'a plus donné signe, depuis sa première et dernière réunion de février. L'Algérie va donc importer toute «la chorba» du mois sacré, puisque, la tomate, le citron et le lait sont aussi inscrits sur la liste des produits que le gouvernement importera. La régulation du marché des produits de large consommation est devenue une urgence à l'approche de chaque mois de Ramadhan. Les commerçants «spéculateurs» du marché de gros, parce que c'est d'eux qu'il s'agit, trouvent dans ce mois une opportunité pour renflouer leurs caisses. C'est un véritable casse-tête qui revient chaque année et auquel le gouvernement doit faire face. Il est connu que la consommation augmente durant le mois sacré. Mais les ménages se voient confrontées à une flambée des prix inégalée. Le lait, la viande et le citron sont, entre autres, les produits à importer. Par ailleurs, il convient de rappeler à ce titre, que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), a été chargé d'importer des légumes secs, et d'en réguler les prix. L'Office national interprofessionnel du lait (Onil), est quant à lui, chargé de stocker 30.000 tonnes de poudre de lait, en prévision du Ramadhan, ce qui va certainement le contraindre à en importer. Il convient de signaler que nos tentatives de joindre les services du département de l'agriculture, et ceux du commerce ce sont avérées vaines. Si les pouvoirs publics prévoient de faire face à la flambée des prix et la pénurie des produits de large consommation durant le mois de Ramadhan, force est de croire que ce n'est pas le cas pour une période plus proche, la saison des fêtes. Cette saison, connue pour être celle des mariages, circoncisions, connaît, elle aussi, une flambée des prix remarquable. Le simple citoyen sera donc confronté à cette spéculation, avant même le mois de Ramadhan prévu pour août prochain. Il semblerait que les pouvoirs publics veulent mettre, cette fois-ci, le paquet pour faire chuter les prix des produits de large consommation. Sauf qu'en pratique, les règles du marché national des fruits et légumes, des viandes et des produits agro-industriels obéissent à une autre logique, celle de la surenchère et de la loi de la jungle, en l'absence de contrôle des prix et de la qualité de l'autorité publique dans les marchés de gros ou de détail.