La nouvelle procédure de demande des documents d'identité biométriques et électroniques a démarré depuis le 4 avril dernier dans des daïras pilotes à travers tout le territoire national. Il s'agit là, rappelons-le, de la décision prise par l'Etat de moderniser les documents d'état civil ainsi que la carte nationale d'identité et le passeport biométriques (CNIBE et PBE). Une décision prise pour répondre à l'exigence de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) qui a fixé le mois de novembre prochain comme nouvelle date butoir pour la généralisation du PBE. Si l'Algérie ne suit pas cette modernisation, les Algériens qui se présenteront aux frontières des autres pays seront systématiquement refoulés. Pour l'Europe ou les Etats-Unis, la production et la délivrance de nouveaux documents d'identité a été décidée récemment sous l'effet conjugué des événements survenus sur la scène internationale et de l'évolution technologique. D'une part, les attentats du 11 septembre 2001 ont eu pour contrecoup une élévation très significative des exigences en matière de sécurité intérieure de la plupart des Etats occidentaux, au premier rang desquels les Etats-Unis. D'autre part, les progrès réalisés dans le domaine des technologies de l'information. L'Algérie tente de suivre le développement et a intégré le procédé de renouvellement des documents électroniques et biométriques mais la procédure de demande de ces documents a créé, depuis son lancement, une grande polémique. En premier, il s'agit de la photographie biométrique qui doit répondre à certains critères comme, à titre d'exemple, la tête qui doit être nue. Ce qui a été catégoriquement refusé par une partie des citoyens algériens. Mais, ce qui semble être ignoré dans cette affaire, c'est le fait qu'il existe des normes internationales qui veillent à ce que les systèmes d'identification biométrique soient fiables, sécurisés, interopérables et faciles à utiliser. L'objectif fondamental de la normalisation est de créer des systèmes biométriques dont l'installation sera plus rapide, l'exploitation plus économique et l'utilisation plus fiable. Actuellement, plusieurs organisations nationales et internationales procèdent à l'élaboration de ces normes. Comme l'OACI qui est chargée de la normalisation des titres de voyage à lecture optique, y compris les passeports électroniques. Ainsi donc, les Algériens et les Algériennes dont le passeport ne répondra pas aux normes seront refoulés puisque leur identification ne sera pas possible. L'autre polémique suscitée par la procédure de délivrance d'un PBE est le formulaire à remplir. Dans ce nouveau formulaire pour la demande de passeport et de la carté d'identité biométriques, nombreux citoyens n'ont pas compris le bien-fondé de plusieurs informations exigées comme, à titre d'exemple, d'exiger du demandeur de citer un ou plusieurs camarades, ainsi que leurs coordonnées, avec lesquels il a suivi ses études et une ou plusieurs connaissances, avec leurs nom, prénom, adresse et e-mail et activité professionnelle. Sous d'autres cieux, plus particulièrement les pays ayant conçu le PBE, il n'y a pas autant d'exigences. H. Y.