Le drame que vivent au quotidien et en silence les malades atteints d'hépatites virales A et C a poussé le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à multiplier les mesures à même d'améliorer l'accès aux soins en augmentant notamment le budget consacré à leur prise en charge. Une enveloppe de 3,5 milliards de dinars a été allouée pour l'année 2008, contre trois milliards de dinars l'année précédente. Il est question aussi de réactiver le comité national de prise en charge des hépatites virales mis en place en 2007 afin de lever les multiples contraintes auxquelles font face, dans notre pays, les malades porteurs des virus. C'est ce qu'ont annoncé hier les représentants du département de Amar Tou, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des hépatites virales, organisée par SOS Hépatites présidée par Abdelhamid Bouallag, au palais de la culture Moufdi Zakaria, à Kouba. Une rencontre à laquelle ont pris part des malades, des médecins, des parlementaires et des représentants du ministère de la Santé. Les témoignages bouleversants des patients venus des quatre coins du pays pour dénoncer le comportement de certains professionnels de la santé et réclamer plus d'attention ont marqué cette manifestation mondiale célébrée, sous le slogan «suis-je le numéro 12». Une question qui fait référence à une donnée statistique puisque, dans le monde, une personne sur douze est atteinte d'une hépatite B ou C. Mettant l'accent sur l'importance de la prévention, les spécialistes de la santé, deux sommités en la matière, en l'occurrence le professeur Nabil Debzi, du CHU Mustapha, et le professeur Saadi Berkane, de l'hôpital de Bologhine, ont réitéré leur appel urgent pour le dépistage précoce de ces pathologies. Les malades ont profité de cette occasion pour leur poser une multitude de questions. Des malades, qui se sont déplacés de la wilaya d'Oran, ont tenu à apporter des témoignages poignants emplis d'émotion sur les souffrances qu'ils endurent. «La wilaya d'Oran connaît un retard dans la prise en charge des patients à cause de l'excès de zèle de certains professionnels», ont dénoncé des malades et des médecins. Ils ont pointé du doigt le comportement du chef de service du CHU d'Oran qui a refusé de traiter des patients. Ils l'ont ainsi accusé de «non-assistance à personne en danger». Un problème qui perdure et qui ne semble pas trouver son épilogue en dépit des nombreuses plaintes auprès du ministère de la Santé. Devant cette situation dramatique, les patients se retrouvent livrés à eux-mêmes, contraints, dans la majorité des cas, à se déplacer à Tlemcen, Sidi Bel Abbès ou encore à Alger pour se soigner. Ces défaillances dans la prise en charge ont été longuement abordées par les malades et leur entourage. Toutefois, des réponses sont venues apaiser leur colère. Elles ont été apportées par les représentants du département de Amar Tou. Ces derniers, qui ont insisté sur l'importance de travailler ensemble pour lever toutes les contraintes, ont annoncé toute une panoplie de décisions prises par Amar Tou. Selon Youcef Tarfarni, responsable au niveau de la direction de la prévention, le comité national de lutte contre les hépatites vient d'être réactivé afin d'assurer une meilleure prise en charge et l'accès aux soins pour les hépatites B et C. Nous y reviendrons. A. B.