Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a annoncé la création d'un conseil d'affaires et d'un bureau du Royaume-Uni au sein de son département. Une annonce faite à partir de Londres où il se trouvait encore hier. M. Temmar, qui intervenait en direct sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, a rencontré des hommes d'affaires britanniques auxquels il a clairement expliqué que l'Algérie n'avait besoin non pas de leur argent, mais de leur savoir-faire en matière de technologies nouvelles, le know-how, le management. Il les a appelés à investir en Algérie, surtout que la législation offre beaucoup d'avantages et de bonus fiscaux. Le ministre de l'Industrie a réfuté l'idée que notre pays était fermé. «Nous vivons de nos exportations de pétrole, nous importons pour plus de 60% de notre consommation et 70% en matière de biens. Notre système douanier est des plus rationnels au monde, en ce sens que nous n'avons pas plus de 4 tarifs douaniers. Et nous sommes en relation permanente avec des entreprises étrangères», a précisé le ministre qui ne comprend pas qu'avec tout cela, l'on puisse qualifier l'Algérie de pays fermé. Cependant, M. Temmar a reconnu qu'il reste encore beaucoup à faire pour améliorer l'environnement des affaires. D'abord, combattre le marché informel qu'il juge en net recul, sans pour autant donner des chiffres. En revanche, les experts reconnaissent que celui-ci représente plus de 40% du marché national. C'est dans ce sens qu'il est décrié par les opérateurs et autres producteurs nationaux. Le deuxième défi, selon Temmar, c'est de mettre fin à la contrefaçon qui, si elle permet aux consommateurs d'acquérir des produits à des prix bas, elle n'en est pas moins dangereuse et aussi préjudiciable pour les producteurs. «Nous avons une loi très sévère, elle est mise en application depuis cinq ans», a indiqué l'invité de la Chaîne III. Et d'ajouter : «Nous nous attelons à mettre en place un marché transparent. Nous faisons des efforts énormes pour que celui-ci soit dynamique, où les prix sont affichés, les emballages étiquetés dans les deux langues». Evaluant la coopération bilatérale entre la Grande-Bretagne et l'Algérie, dont le volume des échanges ne dépasse pas 2 milliards de dollars, le ministre de l'Industrie a de nouveau réitéré son appel aux Britanniques à investir dans notre pays, compte tenu justement des avantages offerts. Ce qui permettra à notre pays d'acquérir «des éléments de compétitivité, d'innovation et de know-how, et le marketing dont nous avons besoin.» Abdelhamid Temmar a indiqué que le partenariat qu'il souhaite mettre en place avec les Britanniques est relatif à la pétrochimie, la mécanique, les métaux ferreux et non ferreux, l'électricité, les travaux publics et l'agroalimentaire. Des secteurs qui sont, selon lui, assumés à plus de 70% par des entreprises publiques. D'où la décision de restructurer ces dernières et leur trouver des partenaires qui s'associeraient avec elles, «pour nous apporter ce que nous n'avons pas». A savoir «l'aptitude d'intervenir sur les marchés internationaux, les nouvelles technologies, le management…». Revenant sur la baisse de moitié des investissements directs étrangers qui ont nettement baissé alors qu'ils étaient à 3 milliards il y a deux ans, l'hôte de la radio a précisé que «la crise est passé par là. Dès lors, tous les pays cherchent des financements, y compris la Grande-Bretagne. Nous sommes dans une situation de crise qui pourrait être menaçante pour nous à tout moment. On nous reproche peut-être de prendre très souvent des décisions, mais il faut comprendre que c'est pour consolider la stabilité économique et sociale». A la question de savoir quels sont les créneaux qui intéressent les hommes d'affaires britanniques, l'orateur dira qu'il s'agit des services, de l'électronique et l'industrie d'intelligence.