Une rencontre d'évaluation a réuni hier le secrétariat général de l'UGTA et les 22 fédérations du secteur afin de faire l'état des lieux des discussions, en prévision du 1er mai prochain, date qui a été impartie pour la finalisation de la signature des conventions de branches. Pour le secteur du textile, cela s'est déjà fait, puisque dans le cadre des négociations des conventions de branches menées par la Centrale syndicale, la fédération textile et habillement a arraché une augmentation de 12% et 8% sur les indemnités et une compensation pour les travailleurs du secteur. Le secrétaire général de la fédération UGTA textile et habillement, Amar Takjout, a annoncé hier sur les ondes de la radio nationale, avoir conclu un accord mardi dernier, en précisant que le dispositif arrêté prévoit une augmentation des salaires de 12% et 8%, notamment de l'indemnité de panier, qui augmente de 50 DA par jour, l'indemnité de femme au foyer, ramenée de 750 à 1 000 DA, et les frais de missions qui passent de 1 800 à 3 500 DA, ajoutant qu'un accord a été conclu pour la mise en place d'un système de stimulation ou d'indemnités de performance, pour stimuler le personnel du secteur, qui varie de 5 à 70% du salaire, applicables en fonction de la situation financière des entreprises». Amar Takjout a expliqué que la revalorisation est le résultat d'un compromis entre les intérêts des entreprises et ceux des salariés, et révélé, que «les deux partenaires ont conclu également de se retrouver l'année prochaine pour évaluer la situation du secteur, voire la possibilité d'entamer des discussions sur les indemnités qui n'ont pas été touchées cette fois-ci». En rappelant que les salaires avaient été augmentés de 5% en 2006, il a noté que, «c'était dérisoire. Mais, nous avions des effectifs de plus de 16 000 salariés. Aujourd'hui, ces effectifs ont été réduits. Nous avons aujourd'hui 12 000 salariés». Il a estimé en outre que le secteur des textiles connaît une certaine relance depuis 2009 qui justifie les nouvelles revalorisations salariales. Le secteur à connu «une petite relance depuis 2009, qui, même timide, a permis une réduction des charges d'un côté, et une reprise d'activité d'un autre, et un équilibre de gestion, qui permet de supporter cette revalorisation salariale de 20%, même si cela sera difficile pour certaines filiales», soulignant toutefois, que «globalement, ce sera supportable». «J'espère que nous maintiendrons le cap avec cette cadence ascendante», a-t-il renchéri. En abordant la situation du secteur, qui perdu en 10 ans 50% de ses effectifs et des usines fermées, indiquant que ce n'était pas lié au marché. «Là, je m'inscris en faux contre les déclarations de certains responsables sur les plans économiques et politique, qui affirment que le secteur n'a pas pu se maintenir par rapport au marché», en précisant qu'il ya eu une mauvaise politique qui a été menée depuis une vingtaine d'années à l'égard du secteur économique et une situation sécuritaire qui n'a pas permis aux entreprises de travailler et qui étaient la cible privilégiée des terroristes. Aujourd'hui, on commence à sentir la nécessité du maintien du secteur économique et de s'appuyer sur ce secteur économique, a-t-il dit, en émettant l'espoir que ce changement soit maintenu, et de «préserver ce qui reste de l'entreprise». En faisant état d'un plan de réorganisation du secteur, il a affirmé que le partenaire social qu'il représente n'a pas été convié à participer à l'élaboration de cette réorganisation. Il devait réitérer ses propositions, qui consistent à assainir le marché et financièrement les entreprises qui ont un endettement fiscal et parafiscal très élevé (évalué à 600 milliards de centimes pour l'ensemble du secteur), en réaffirmant en outre que «l'investissement est indispensable» tout autant qu'«un plan de formation est indispensable». A. R.