Comme il fallait s'y attendre, la réaction du gouvernement a été à la hauteur du réflexe habituel pour ne pas dire routinier attendu par une institution, instrument de l'Etat, agissant ou réagissant à un constat fait par celui qui en a la destinée, le président de la République, lors de son adresse aux présidents d'APC. Les mesures immédiates se sont traduites, tambour battant, par la tenue d'un conseil interministériel qui aura à étudier les procédures déterminant les évolutions à tracer pour plus de productivité et de résultats. Difficile de faire plus docte et sérieux en matière de démarche… absconse. D'autant plus absconse que c'est avec bien du retard, autrement dit dix-huit années plus tard, que le gouvernement envisage l'évaluation d'un processus de privatisation, de partenariat et des mécanismes prévalant dans les opérations des projets d'investissements. Environ deux années après et à une période où le drame des harragas prenait une proportion alarmantes parce que dépassant les frontières mais également et surtout à la suite du discours présidentiel relatif à la question de la jeunesse algérienne à l'occasion d'une rencontre ad hoc avec les walis, ces derniers se sont soudainement souvenus qu'effectivement les portions de territoire dont ils ont la responsabilité recèlent un formidable capital jeunesse mais aussi des potentialités socio-économiques insoupçonnables et surtout inexploitées. Il est vrai qu'une fois passé l'euphorie, les cadres élus et ceux de l'Exécutif qui ont pris à bras-le-corps la résolution d'appliquer les orientations du chef de l'Etat, s'en sont retournés à leur ronronnement habituel, oublieux des engagements pris. Dans un autre cas de figure, la perspicacité d'Abdelaziz Bouteflika lors d'une visite dans la wilaya de Sétif a relevé que, tel qu'il était dans sa conception, le passage du cycle complémentaire à celui secondaire était arbitraire en ce sens qu'il restait tributaire de l'obtention ou non du BEF. Une incongruité ipso facto réparée par le secteur concerné dont les responsables à tous les niveaux, comble du hasard, conviendront effectivement de l'anachronisme de la situation. Pour en revenir au processus économique, «le gouvernement a décidé la création de trois ateliers de réflexion en vue de sortir avec une projection rénovée de la politique de privatisation, d'investissement et de participation des entreprises…», un processus enfin accompagné d'«un train de mesures parallèle mais de grande importance, à savoir des agencements juridiques, organisationnels et réglementaires nécessaires pour relancaer la dynamique des investissements nationaux et étrangers». En fait, il est légitime de s'interroger sur la présence ou le bien-fondé de la présence d'une multitude de structures de la hiérarchie administrative nationale, des hommes qui en font partie, des programmes qu'ils mettent en place, de leur suivi et, enfin, de la correction des trajectoires, le cas échéant, pour qu'il n'échoie qu'au président de la République en personne de faire l'amer constat que la mécanique est quelque part grippée, que les mécanismes sont obsolètes, enfin que tout ne fonctionne pas normalement. Et plus grave : que le chef de l'Etat en arrive à s'autocritiquer parce que d'autres responsables ont failli à leur mission. C'est pour ces raisons que commissions et/ou ateliers ne régleront en rien les problèmes tant qu'il n'y aura pas un réel patriotisme derrière l'engagement personnel de tout un chacun et à tous les niveaux. A. L.