En rapporant une fort précieuse victoire de Casablanca dans une finale de Champions league arabe, l'Entente de Sétif confirme encore une fois son statut de digne représentant de l'Algérie. Les gars d'Aïn El Fouara sont bien partis pour réussir l'exploit de remporter deux trophées consécutifs d'une compétition régionale qui impose de plus en plus le respect. En prenant part à une deuxième finale consécutive d'une compétition internationale, le club phare des Hauts Plateaux reste, depuis deux ans, incontestablement la seule satisfaction du football national. Du moins sur le plan des résultats. En ces années de vaches maigres et d'indigence qui ont complètement happé le football algérien comme jamais, nos représentants tant au niveau des équipes nationales que des clubs trouvent beaucoup de mal à s'imposer dans les compétitions internationales. Les défections et les déceptions se suivent et se ressemblent comme une malédiction qui n'est pas près de lâcher le sport roi national. Le football algérien semble faire dans l'évolution, malheureusement dans le sens non souhaité. Les clubs africains et arabes que les Algériens ont eu à rencontrer, durant cette saison, étonnent et détonnent par un niveau symptomatique d'une évolution certaine. Les voisins tunisiens, par exemple, n'arrêtent pas de nous asséner des leçons de régularité et de réalisme à travers la bonne santé de leurs clubs. Mais, disons-le tout de suite, le club d'Aïn El Fouara ne fait pas exception par un degré qualitatif supérieur par rapport à ses pairs infortunés dans le Championnat national. Celui-ci brille toujours par une qualité indigente à tous les niveaux. Tous les animateurs de l'élite footballistique nationale restent inlassablement englués dans un marasme sans fin. Seules les caractéristiques négatives comme la violence à l'intérieur et à l'extérieur des enceintes sportives et les «combines» se font palpables et de la manière la plus éloquente. La fin des championnats de première et de seconde divisions nous donne à voir des images détestables d'un football inexorablement malade et dont la remise en forme ne semble pas vouloir s'annoncer malgré un engouement populaire digne des pays d'Amérique latine. On a beaucoup glosé sur cette médiatisée compétition arabe, sur son niveau jugé modeste un peu trop rapidement et sur sa non-reconnaissance par les instances du football mondial. Force est de dire qu'au fil des années, les opinions changent. Beaucoup de clubs et non des moindres dans les différents championnats arabes souhaiteraient ardemment y prendre part. On ne le répétera jamais assez, la compétition panarabe, dotée pour cette année, du pactole d'un million et demi de dollars pour le vainqueur et de 1 million de dollars pour le finaliste est autrement plus alléchante qu'une Champion's league africaine devenu trop ardue et synonyme de mission casse cou. La JS Kabylie, le plus africain des clubs algériens l'a appris, vendredi dernier, à ses dépens en se faisant éliminer par une équipe camerounaise qui a fait l'essentiel au match aller. De plus, la médiatisation outrancière, notamment télévisuelle, par l'entremise du bouquet ART confère à cette compétition des clubs arabes un cachet particulièrement populaire et plaisant. L'Entente de Sétif a visiblement pris goût à cette compétition de la Champions league arabe. Fouler les excellentes pelouses des stades des pays du Golfe et se mesurer aux équipes dotées de moyens faramineux semblent amplement satisfaire le club de Sétif. Venir à bout du représentant égyptien,champion d'Afrique au niveau des nations et damer le pion au WAC de Casablanca, l'un des plus populaires clubs du Maroc, sont loin d'être une sinécure. L'Entente de Sétif, malgré une régression certaine par rapport à l'équipe championne de la saison écoulée, est arrivée à garder l'aura et l'atmosphère pour se surpasser. Remporter le titre arabe, le 22 mai à Blida, pour la seconde année consécutive aura incontestablement la particularité d'être un cadeau pour le public et la jeunesse algérienne passionnés de football et qui méritent amplement mieux que la désillusion actuelle. M. B.