Photo : Riad Par Amirouche Yazid Le coup d'envoi de la nouvelle saison footballistique sera donné dans quelques jours avec un lot d'appréhensions en matière d'organisation et de déroulement de la compétition. Les niveaux de la contestation se font de plus en plus nombreux. De la revendication des présidents de la deuxième division à un retour à l'ancien système de compétition et à la détermination des trentenaires à ne pas se laisser chasser du paysage du football national, le début de saison est légitiment appréhendé par les observateurs. Mais pendant que les signes d'alerte sont visibles partout, les premiers responsables des clubs de l'élite continuent de défrayer la chronique en animant le marché des transferts. Ceux qui suivent l'évolution du marché se posent bien des questions. Parmi ces questions, on peut noter celle liée à la capacité des équipes à réaliser leurs ambitions saisonnières. La question de la gestion de la session du recrutement ne manque pas non plus d'intérêt. Y a-t-il aujourd'hui une formation qui pense à faire, de manière objective, le bilan de ce qui a été fait durant l'intersaison ? Difficile de trouver un dirigeant qui vous dira que «nous avons échoué dans notre plan de recrutement». Nos boss prêchent par contre leur satisfaction de ce qui a été fait, quand bien même leur œuvre ne répondrait à aucune norme. Il suffit de constater que, dans bien des cas, l'opération recrutement a été menée par le président de club avant même que ce dernier ne désigne un entraîneur. Si l'on revient en arrière, on apprend que la saison écoulée n'a pas été évaluée par le staff technique et les dirigeants de club. Sans cette phase, est-il possible de réussir son recrutement ? La tradition du football national veut qu'on s'inscrive dans la logique de recrutement quel que soit l'objectif de l'équipe. Si paradoxal que cela puisse paraître, la qualité du recrutement opéré par un club engagé dans une compétition continentale n'est pas si différente d'un autre qui, traditionnellement, joue pour le maintien. Il n'y a logiquement rien à redire si une équipe court derrière certaines valeurs sûres du championnat national pour renforcer ses rangs, notamment quand elle est appelée à représenter l'Algérie dans des compétitions régionales ou continentales qui exigent incontestablement des effectifs riches et homogènes. C'est manifestement loin d'être le mode d'emploi. Les équipes qui composent notre sinistre championnat peinent à construire une équipe compétitive durant au moins deux saisons footballistiques. C'est pour cette raison que l'opération recrutement n'a plus de sens. Recruter quelques éléments susceptibles d'apporter un plus à l'ossature déjà en place, c'est un processus inexistant chez nous. Explication globale : on n'arrive pas à garder un petit noyau qui puisse constituer la force de l'équipe. Et quand une équipe ne parvient pas à bâtir un groupe solide autour de quelques joueurs ayant fait leurs preuves, parler de recrutement, c'est franchement se perdre en conjectures. Enregistrer l'arrivée d'une dizaine de joueurs à l'intersaison ne peut être qualifié de recrutement. Il s'agit plutôt de foire de footballeurs. C'est à ce niveau que la Fédération algérienne de football devrait mobiliser son interventionnisme en interdisant aux clubs de faire venir plus de quatre éléments, à titre d'exemple, pendant la saison estivale. Il est ainsi curieux de voir des présidents de club se targuer d'avoir fait signer une dizaine de joueurs au moment où la logique de recrutement donne de bons points à celui qui recrute le moins. Il n'est pas demandé à nos chers présidents d'innover en matière de gestion des associations sportives. Il leur est juste conseillé de faire une opération réfléchie et responsable. En constatant ce qui se passe en Europe, on comprend que l'urgence de toute équipe professionnellement gérée est de maintenir son ossature, à laquelle il faudrait ajouter certains nouveaux éléments. Chez nous, on ne sait plus quoi faire. La recette est pourtant très simple : recruter bien, c'est recruter moins. La qualité des recrues est un autre débat.