Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les critères d'attribution n'ont pas fait l'unanimité chez les prétendants. La prise en charge des espaces divise les autorités locales. APC, Direction du logement et des équipements publics (DLEP) et direction du patrimoine se rejettent la balle.Point de retard, rétorque-t-on, du côté de la DLEP. «Les chantiers progressent doucement pour éviter une livraison totale qui subirait le même sort que celui de Boudraa Salah», explique-t-on au niveau de la DLEP qui a opté pour cette stratégie après avoir constaté les «dégâts», plutôt la dégradation, des locaux pourtant livrés aux bénéficiaires il y a plus de deux ans au niveau de cette cité. Ainsi, le programme baptisé «100 locaux pour les jeunes dans chaque commune», entamé à travers la wilaya de Constantine en 2007, n'a pas été entièrement réalisé. Sur les 1 200 espaces, estimés à 800 millions de dinars, destinés à une activité professionnelle, seuls 630 ont été achevés, apprend-on auprès du responsable de la DLEP, M. Kouita. Quant à la deuxième tranche totalisant 705 locaux, 135 seulement ont été achevés. Il reste donc à en parachever 570, dont le plus grand nombre est implanté au niveau de la municipalité du Khroub. «Les 382 locaux seront groupés sous forme de pépinière.» Si tout se passe comme consigné dans l'étude de réévaluation proposée aux autorités locales, ils seront réceptionnés au premier trimestre 2011. Lancé pour alléger un tant soit peu le chômage qui ronge la jeunesse locale, ce programme n'a pas encore porté ses fruits. Et si on considère le rapport entre le nombre de recours introduits suite aux rejets de dossiers de candidature et celui de l'attribution des espaces, on s'aperçoit que les critères de sélection ont joué le rôle d'un véritable tamis. «Cela va à contre-courant des choix des jeunes qui veulent travailler à leur guise et ne pas être obligés d'exercer une activité donnée», dira un responsable. Les critères d'octroi sont régis par le décret exécutif 06-266/2006 stipulant que le bénéficiaire doit être inscrit dans l'un des dispositifs de soutien, ANSEJ, CNAC ou Anem, et ne doit être propriétaire d'aucun local au préalable. Le dossier sera soumis à l'étude à une commission de wilaya présidée par le chef de l'exécutif. Le chef-lieu de wilaya a bénéficié de 50, puis de 40 puis de 10 locaux respectivement répartis sur la cité Daksi, Boudraa Salah et Cilloc. Un nombre jugé infime, mais justifié par le manque de poches urbaines. Ce qui a incité les responsables à retenir des assiettes à la nouvelle ville Ali Mendjeli pour y construire des locaux. En dehors de Constantine, à Ouled Rahmoun, par exemple, où la densité en population est moins importante, 40 locaux sont fin prêts, dont 29 ont été attribués. «Nous avons touché des localités limitrophes à la commune, notamment à El Ghourzi et Bounaoura qui ont vu chacune 5 à 6 locaux alloués. La plus forte concentration se situe à Ouled Rahmoune», explique le maire de la commune, M. Zellali. Du côté du Khroub, qui se taille la part du lion et, dont la nouvelle ville Ali Mendjeli dépend, 80 locaux ont été attribués en 2009 et 60 sont en phase de réalisation à Massinissa. «Au début, peu de jeunes s'y intéressaient», dira le maire du Khroub, M. Henaïzia. «C'est ces derniers mois que l'on assiste à un intéressement accru», ajoutera-t-il. Il est utile de souligner que la livraison du premier lot n'a pas eu l'impact escompté auprès des jeunes. On ne se bousculait pas au portillon. C'est ce qui a fait que des locaux ont connu une dégradation dans quelques cités. Le cas éloquent est celui de la cité Boudraa Salah, au chef-lieu, où 40 magasins sont dégradés. La commune et la direction du patrimoine se renvoient actuellement la balle pour la restauration des lieux, altérés avant d'avoir servi. «Il est attendu qu'un aménagement extérieur soit entamé incessamment», dira le directeur du patrimoine, M. Dakari, ajoutant que «ce sera du ressort de la DLEP avec le concours des autorités locales d'activer ce processus en vue de garantir un confort aux locaux. Cette question lancinante a fait l'objet d'une réunion dimanche dernier, puisque les bénéficiaires sont retenus et n'attendent que l'aménagement de leur espace de travail».Mais la DLEP refuse de prendre en charge les travaux. Il n'est pas question de faire encore appel aux entreprises qui ont livré les projets qu'elles ont finis. «C'est à la commune de prévoir ce genre de réhabilitation. La DLEP a livré des pièces intactes», affirme la direction. Abordant le retard qui a caractérisé l'opération, les responsables estiment que «la première enveloppe financière était conséquente au début des travaux. En outre, il demeure important de souligner que l'autorisation de programme relative à la tranche restante, soit 490 millions de dinars, devrait être revue à la hausse dès lors que les VRD seront effectués par nos soins». Le retard, selon notre interlocuteur, est «insignifiant», dans la mesure où des locaux ont été distribués et dégradés avant leur utilisation, car la spécificité de l'exercice imposé par les trois dispositifs Angem, ANSEJ et CNAC repousse les jeunes portés sur les activités dites «professionnelles».