Le taux exceptionnel de réussite à l'examen du baccalauréat de cette année conforte la politique du ministère de l'Education et confirme, par voie de conséquence, la matérialité des réformes introduites. C'est évidemment là le constat, pour ne pas dire la thèse des responsables du secteur concerné. Les difficultés rencontrées sur le terrain par les nouveaux bacheliers au cours des inscriptions viennent heureusement ou malheureusement apporter la contradiction et, partant, l'opposition de l'antithèse d'une vérité parfois à sens unique. En quittant enfin les bancs du lycée où ils ont usé leur culotte, les nouveaux bacheliers et tout autant nouveaux étudiants considéraient entrer de plain-pied dans un autre monde, ce qui en réalité est vrai, depuis l'introduction des réformes démocratisant l'égalité des chances, notamment avec le système LMD (Licence, Mastère, Doctorat) un choix nécessaire, voire indispensable mais loin d'être évident et de constituer la recette miracle légitimement attendue par ceux qui allaient en être les plus concernés… les étudiants. Comme d'autres programmes importés de l'étranger dans le plus parfait des mimétismes, ce système est pour le moment porté à tour de bras par ses concepteurs et toutefois voué aux gémonies par les populations directement impliquées qui remettent en cause la consistance depuis sa mise en application et jusqu'à l'heure actuelle. Dans les rouages du ministère de l'Enseignement supérieur, tout le monde a semblé, il y a quelques semaines, avoir réuni l'ensemble des conditions ou mis de son côté les chances pour la bonne réussite des procédures : préinscriptions du 10 au 23 juillet, break d'une semaine pour les recours et inscriptions définitives du 30 juillet au 8 août…le tout en ligne comme ailleurs… dans les pays développés. Sur ce planning réglé comme une montre suisse, l'inter-sectorialité a fait défaut et il est de notoriété publique que les futurs étudiants ont vécu les plus grandes affres et le stress de leur vie face aux caprices… d'Internet malgré toutes les promesses des providers d'augmenter le flux, d'éviter les ruptures et surtout d'amortir les coûts pour ceux qui n'ont pas le privilège de disposer d'une connexion. Pour un secteur réputé panthéon du savoir universel (enseignement supérieur et recherche scientifique) et un autre (les postes, les technologies de l'information et de la communication) dont la stratégie s'inscrit dans la philosophie du troisième millénaire, autrement dit celui des communications, de l'informatique, de l'électronique, etc. l'harmonie dans l'action semblait nettement en décalage. En tout état de cause, il reste maintenant aux pouvoirs publics de prendre en charge toutes les nouvelles cohortes d'étudiants qui se présenteront à la prochaine rentrée. Certes, les assurances des uns et des autres sont là pour affirmer que tout va très bien dans le meilleur des mondes. Sauf que chaque année universitaire, les lots de désespoir d'étudiants livrés à eux-mêmes ont apporté un cruel démenti aux satisfecit trop vite exprimés. A. L.