Photo : M. Hacène De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Après avoir vécu des dizaines d'années dans la précarité et la promiscuité, 39 familles du quartier Antrane situé à la sortie est de la ville de Bouira, ont été relogées dans la matinée de jeudi dernier dans le quartier Errich par les autorités locales, dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire. Cette opération ne s'est pas déroulée le calme, les familles résidant sur place, averties de la décision du relogement, avaient refusé de quitter leurs habitations vétustes. Des citoyens ont même empêché l'accès au site des camions et engins réquisitionnés par la commune, en installant des barricades à l'aide de pneus incendiés et différents objets. Ce qui a nécessité le déploiement des services de sécurité dépêchés sur les lieux afin d'assurer la démolition de ce bidonville. Il y a lieu de noter que les familles concernées par l'opération vivaient depuis des lustres dans des bâtisses érigées à la hâte sans aucune norme de construction. Elles étaient exposées à plusieurs dangers du fait que le bidonville est situé sous le viaduc de l'autoroute Est-Ouest, près de la voie ferrée et à proximité de l'oued Hous, et en l'absence des conditions minimales de vie telles que la viabilisation, le réseau d'assainissement, l'AEP et l'électricité. Des élus de l'APC de Bouira ont confirmé que ces familles vivaient dans la précarité au détriment de leur santé à cause des eaux usées qui se déversent chaque jour et des déchets ménagers entassés dans plusieurs endroits. Nos interlocuteurs ajoutent que les habitations étaient branchées illicitement au réseau électrique au su et au vu des responsables. Notons que certaines familles concernées ont contesté la liste établie par les pouvoirs publics, exigeant une enquête afin d'éliminer celles qui se sont installées sur les lieux ces dernières années. Pour les bénéficiaires, c'est, bien entendu, une satisfaction de quitter un bidonville et d'habiter sous un toit décent.