La volonté du ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements d'adopter l'intelligence économique (IE) dans le système de gestion des entreprises relevant de ce secteur est affichée. Mais de nombreuses étapes sont à franchir pour arriver à ce stade et assurer les conditions de la compétitivité. Pour l'heure, rares sont les entreprises à accorder de l'intérêt à ce concept récent en Algérie. Seuls quelques grands groupes industriels ont compris que l'information est un moyen de production et que l'IE est une réponse à de nombreux besoins de l'entreprise. C'est le constat qu'ont dressé les participants au quatrième colloque international sur l'IE (IEMA-4) qui se tient depuis hier à l'hôtel Mercure. Organisée en partenariat avec le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, cette rencontre de deux jours traite des nouvelles formes de management des entreprises par l'IE. Il s'agit, selon les participants, d'apprendre à «identifier les risques, anticiper les crises et saisir les opportunités». En d'autres termes, l'IE est considérée comme la clé de la compétitivité. Car c'est une manière de rechercher, de traiter et de diffuser l'information pour son exploitation au profit de l'entreprise. «L'information est devenue un moyen de production et l'IE est une réponse à beaucoup de besoins», dira à ce sujet M. Sofiane Saadi, consultant en management, qui a relevé la nécessité de généraliser cet outil de management à travers les entreprises algériennes. Ce point a été également souligné par Mohamed Bacha, directeur général de l'IE au MIPI, qui a présenté dans son intervention le premier bilan et le programme à moyen terme. Qu'en est–il en effet de l'introduction de ce concept dans le secteur de l'industrie ? Elle reste faible pour un secteur dont la production représente moins de 5% de la production nationale. A ce sujet, M. Bacha rappellera que le MIPI s'inscrit dans cette démarche de l'IE à tous les échelons. «Ça se construit progressivement», dira-t-il, notant la nécessité de restructurer le ministère de l'Industrie dans ce cadre. «Il faut définir une démarche et faire en sorte que le ministère devienne un lieu de débat», fera-t-il également remarquer. Mais, pour cela, il y a lieu de jouer sur la formation. Incluse dans la stratégie nationale industrielle du pays, l'IE a besoin pour se généraliser d'une base en formation. «La formation est un mode de transformation. Sans capital humain, tout ce qu'on peut faire en termes d'intelligence économique ne servira à rien. C'est le capital humain qui fait la différence.» C'est en ces termes qu'il a résumé la condition de la formation. Et d'annoncer dans ce cadre l'élaboration d'un document référentiel qui sera finalisé prochainement avant d'être soumis à débat. L'essentiel est d'adapter l'IE au contexte algérien en s'appropriant les méthodes. C'est d'ailleurs la recommandation de la majorité des intervenants. S. I.