Les cheminots peuvent crier victoire. Après un mouvement de grève au cours duquel ils n'ont cédé à aucune pression, ils ont contraint les pouvoirs publics et la direction générale de la SNTF à débloquer plus de 800 millions de dinars pour assurer les augmentations. Elles profiteront à 9 200 cheminots qui verront dès la fin de ce mois leur salaire de base passer de 12 480 à 15 000 DA. Les cheminots arrachent donc haut la main l'application de l'article 52 de la convention collective. Et en sus, la certitude que la SNTF respectera réellement ses engagements. Nourredine Dakhli, directeur des ressources humaines, a reconnu hier, lors d'un point de presse au siège de la direction générale de la SNTF, que c'est le ministère des Transports qui a donné instruction de satisfaire les revendications. Les pouvoirs publics ont donc accepté de consacrer une enveloppe budgétaire pour débloquer ce conflit social qui a paralysé le secteur des transports ferroviaires à travers l'ensemble du territoire national. Nourredine Dakhli a expliqué également que de nombreuses indemnités seront augmentées, à l'image de la prime de transport qui passe de 900 à 1 100 DA et de la prime de salaire unique qui passera aussi de 600 à 800 DA. Il est à souligner ces augmentations seront appliquées avec un effet rétroactif à partir du mois janvier 2010. Ainsi, les cheminots percevront leur effet rétroactif tous les trois mois, et ce dès la paie de ce mois. Cela dit, la victoire ne semble pas si écrasante que cela pour les cheminots car la direction générale de la SNTF a déclaré hier que les ponctions sur salaires seront bel et bien appliquées. Mais les représentants de la Fédération nationale des cheminots (FNC), présents lors de ce point de presse, ont affirmé qu'ils s'apprêtent à négocier avec la direction de l'entreprise pour annuler ces ponctions. Et ces syndicalistes se montrent d'ores et déjà optimistes sur ce point. M. Benchikhi, chargé de communication et de l'information de la FNC, a fait savoir à cette occasion que le syndicat continue par ailleurs d'interpeller les pouvoirs publics pour consentir à fournir encore plus d'aides pour le développement de la SNTF. La FNC préconise dans ce sens l'effacement de la dette de la SNTF. «C'est la seule solution qui permettra à notre entreprise de souffler un peu. Les pouvoirs publics doivent bien comprendre cela», déclare M. Benchikhi. N'omettons pas de signaler enfin que le texte de la convention collective sera signé la semaine prochaine. La signature de cet accord collectif rend donc officiel l'octroi des augmentations aux cheminots. A. S.