En attendant que les projets de loi adoptés en Conseil des ministres la semaine dernière atterrissent sur leurs pupitres, les groupes parlementaires tentent tant bien que mal d'occuper leur temps. Hier encore, une autre journée parlementaire a été organisée par les députés du MSP. Le thème proposé est assez sensible, mais l'approche qui en a été faite est loin de répondre à la réalité du terrain. «La lutte contre la corruption, approches et mécanismes», tel était l'intitulé du sujet. D'ailleurs, c'est la lutte contre la corruption dans la législation algérienne qui s'est taillé la part du lion. Mais aussi dans la charia (le MSP étant un parti islamiste, on l'aura compris). Les professeurs et juristes invités à présenter des communications ne sont pas sortis des textes, telles la Constitution, la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. Toutefois, Abderrezak Mokri s'est borné à démontrer le rôle du parlementaire dans sa contribution à la lutte contre la corruption, à travers tous les textes qui permettent à l'élu d'exercer le contrôle sur l'Exécutif et l'application des lois adoptées par la Parlement. Il s'appuiera sur la loi régissant les relations entre l'APN et le Sénat et entre les deux chambres, ainsi que leur règlement intérieur pour conclure que finalement ils ne sont pas appliqués en ce sens que les élus n'exercent pas véritablement leurs droits. En fait, il n'est pas injuste de dire que la journée organisée par le groupe parlementaire du MSP, en présence du président du parti et d'une panoplie d'étudiants, apparemment issus de l'UGEL, proche du Mouvement de la société pour la paix, mais avec très peu de parlementaires, n'avait pour but pour ses initiateurs que de se démarquer de ce fléau. Le MSP fait, certes, partie du gouvernement, mais il n'en exerce pas le pouvoir et donc la corruption touche les autres. Cela au moment où plusieurs de ses cadres, occupant des postes de responsabilité dans les sphères de l'Etat et de ses institutions, sont impliqués dans des affaires de corruption et de détournements des deniers publics. Et qu'ils sont en ce moment, pour ceux qui n'ont pas encore été jugés dans un procès contradictoire, entendus par des magistrats instructeurs avec, bien entendu, tout le bénéfice de la présomption d'innocence. Parce que parler de la corruption dans la législation ne règle pas le problème en lui-même. Les lois existent, il s'agit de les appliquer à la lettre et avec toute la rigueur requise. F. A.