De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le gouvernement a pris des mesures concrètes pour la production des viandes blanches. C'est ce qu'indiquent les acteurs du secteur à Constantine. «L'Etat insiste à ce que l'activité soit exercée en continu. Il veut éviter une aviculture conjoncturelle de fêtes et d'occasion», a soutenu à ce sujet le directeur des services agricoles de la wilaya. Sans cacher la mauvaise programmation qui pénalise parfois la balance de l'offre et de la demande, le responsable appelle à une présence forte d'associations pour rester en permanente collaboration avec les professionnels et réussir à réguler le marché qui fait face régulièrement à des crises. Du moins, il est attendu de cette nouvelle fédération d'être omniprésente sur le terrain, dans tous les maillons de la filière. A ce sujet spécialement, le DG qui ficelle un dossier dans cette perspective à la demande de la tutelle estime que le ministère de l'Agriculture a vu juste en annonçant récemment une nouvelle mesure portant sur la prise en charge de l'excédent de production par des opérateurs économiques sur des bases contractuelles. Lesquelles prennent en considération deux chapitres. Ainsi, l'éleveur devra consigner un contrat avec les services agricoles et les opérateurs. On s'achemine donc vers un Syrpalac (système de régulation des produits de large consommation) bis destiné spécialement à l'aviculture. Cette garantie permettra aux acteurs de cette filière de travailler «sans perdre et parallèlement le budget du consommateur ne sera pas grevé…». Le soutien du département de l'agriculture et du développement rural se traduit à titre indicatif par des aménagements des bâtiments, des extracteurs… ainsi que le système de refroidissement pour éviter les interruptions. La filière avicole à Constantine a été réglementée et organisée en 2000. Elle a franchi un grand pas en matière d'abattage et de conditionnement notamment grâce aux services vétérinaires, dont l'inspection. La filière bien cernée par l'inspection «L'activité est régie par des textes réglementés. L'inspection s'en charge en amont et en aval. Cela dit, on intervient en phase initiale pour entériner les produits importés, poussins, dindes, repro-chair… puis à l'abattage pour vérifier la traçabilité du même produit», a expliqué M. Lounis, inspecteur vétérinaire de wilaya, ajoutant que «le suivi de l'élevage est pris en charge par des praticiens privés ». Toutefois, notre interlocuteur n'exclut pas des contrôles quotidiens au niveau des abattoirs pour vérifier les certificats d'abattage. En ce qui concerne les chiffres, il est à noter que Constantine renferme près de 240 aviculteurs. Ils sont éparpillés à travers la circonscription dans des bâtiments agréés destinés à trois sortes d'élevage dont la capacité est de 2 266 000 œufs par cycle de 21 jours. La repro-chair comprend une capacité de 158 000 sujets dans 20 bâtiments. La seconde catégorie, la poule pondeuse, se trouve dans 69 bâtiments d'une capacité de 26 300 sujets. Quant au poulet de chair, il avoisine les 450 000 sujets. La couvaison se fait au niveau de 4 couvoirs, l'un implanté àSalah Bey, dans la commune de Aïn Abid, et le plus grand est celui de Aïn Smara qui est à l'arrêt. Une fois que la chaîne de l'élevage arrive à terme, les abattoirs entrent en action. A cet effet, M. Lounis fera part de l'existence de 14 tueries avicoles agréées et de 6 abattoirs modernes dont les trois meilleurs se situent dans les zones industrielles des municipalités de Zighoud Youcef, de Ali Mendjeli et de Aïn Smara. L'ancien abattoir du Merridj a bénéficié d'une opération de rénovation et a été remis en service. Au sujet du problème épineux des abattoirs clandestins, aucune information ne nous a été donnée par les responsables locaux. Toutefois, nos sources soutiennent qu'en plus des contrôles menés par les services, des brigades mixtes sont actives et exigent le certificat d'abattage. Dans le cas où des infractions sont constatées, on passe aux contraventions et au saisi de la marchandise qui est prononcée. Par ailleurs, les services de l'inspection vétérinaire révèlent que l'indicateur sur les maladies qui pourraient être décelées dans la filière avicole est issu notamment des concertations qui se font avec les praticiens qui assurent le suivi de l'élevage et aussi avec les grossistes en médicaments vétérinaires qui livrent la nature du médicament le plus demandé. Ces deux indicateurs éclairent les vétérinaires sur la situation sanitaire, soutient notre même source qui rassure : «C'est la période vaccinale, nous n'enregistrons aucune épidémie à déclaration obligatoire. Si ce n'est quelques cas isolés d'avitaminose et de diarrhées.»