De notre correspondant à Constantine A. Lemili Sur le taux des infections nosocomiales contractées par les patients ayant séjourné en milieu hospitalier, les avis ont divergé au cours de la journée d'étude organisée par l'Union des paramédicaux (SNAPAP) de la wilaya de Constantine au sein du palais de la culture Malek Haddad. Pour le Dr Benarab, le premier à intervenir, le recensement des personnes atteintes par ce type d'infection est estimé à «14% au niveau national», un chiffre réfuté par A. Meshoul qui le considère pour sa part entre «22 et 24%» comparativement aux statistiques relevées dans des pays nettement plus développés et plus empreints de la prévention en milieu hospitalier. Cela étant, le Dr Benarab dont l'intervention très succinte a monopolisé l'attention du public majoritairement constitué de paramédicaux, notamment féminins, a tenu à dire, donnant comme exemple négatif le CHU de Constantine, qu'«une fois à l'intérieur on a plus l'impression d'être au centre-ville que dans un établissement hospitalier» et l'intervenant d'imager énergiquement son appréciation par «lors d'une visite sur les lieux en ma qualité de président de la commission santé de l'APW, j'ai été frappé par la présence, aux portes du service de dermatologie, d'un camion dont le conducteur procédait à la vidange… sur place»(sic). Soulignant non sans perspicacité que les infections nosocomiales sont manu portées, il enchaînera sur des pratiques pour le moins étranges des personnels paramédicaux qui se déplacent d'un lieu à un autre et plus particulièrement à l'extérieur de l'enceinte sanitaire, pour procéder à un achat (sandwich au moment de la pause) ou aller au taxiphone et plus grave en tenue de travail, autrement dit portant la blouse sur laquelle, entre-temps, se seront greffés tous les agents microbiens externes, pour ensuite se rendre au chevet d'un patient et, le cas échéant, lui prodiguer des soins qui relèvent de leurs attributions. La dilution des tâches, pour ne pas dire l'irresponsabilité, mais aussi le laxisme quasi institutionnel des responsables hiérarchiques à tous les niveaux, qu'ils soient investis de l'autorité médicale et/ou administrative fait que même les équipements ne sont pas également épargnés. «Je vous en donne pour preuve que n'importe quelle femme de ménage peut avoir accès à un poupinel si tant est que ce type de matériel permette de stériliser des instruments, ce qui de notoriété scientifique est non admis. Seul le recours à un autoclave permet d'affirmer le contraire.» L'intervenant attirera l'attention de l'assistance sur la nécessité «de privilégier, voire d'utiliser absolument le savon liquide au lieu et place de celui en morceau en ce sens que ce dernier est aujourd'hui considéré comme l'un des vecteurs essentiels des infections nosocomiales». A. Meshoul, responsable des soins à la DAPM, insistera, mais encore plus en détail, sur la transmission manu portée des infections nosocomiales en faisant lecture des recommandations de l'Organisation mondiale, rappelant l'intérêt de celle-ci sur le sujet jusqu'à faire de la date du 5 mai une «Journée mondiale de l'hygiène des mains en milieu hospitalier».