Le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) est qualifié par le président du Conseil économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babes, cité par l'APS, de «paradigme institutionnel novateur» au service d'une «meilleure gouvernance» en Afrique. Ce dernier s'exprimait devant la conférence internationale «Africa 21» qui se déroule dans la capitale camerounaise, Yaoundé. M. Babes a rappelé la matrice de ce mécanisme de développement de l'Afrique, tel que perçu par les «Big Five» : Afrique du Sud, Algérie, Egypte, Nigeria, Sénégal. C'est un mécanisme fondé sur une ambition de projet continental auto-généré, sur une promotion d'une régulation institutionnelle «normée» et «codifiée», et sur les vertus «heuristiques», «pédagogiques», «didactiques» et «inter opératives» d'un processus récusant toute forme de «stigmatisation»… Le président du CNES a mis en relief l'intérêt majeur lié aux échanges d'expériences sur la base des «bonnes» et «meilleures pratiques» identifiées ici et là. C'est une synergique collectivement coordonnée, qui permet d'aborder toutes les grandes questions transversales auxquelles se trouve confronté l'ensemble de l'Afrique. Il a cependant relevé les limites des «stratégies économiques basées sur les seuls indicateurs de croissance», en prêtant, toutefois, une fonction inédite de «catharsis» au Mécanisme africain d'évaluation par les pairs. Mohamed Seghir Babes a estimé que ceux-ci (les indicateurs) s'avèrent «peu propices» à rendre compte par eux-mêmes de la complexité des processus en œuvre dans l'immense et inlassable entreprise de développement des sociétés. Se référant, dans sa réflexion, aux travaux des prix Nobel d'économie Amartya Sen, Joseph Stieglitz et Jean-Paul Fitoussi, sur la problématique de «la mesure de la performance économique et du progrès social», le président du CNES a parlé, à cet égard, de l'articulation à établir entre «gouvernance» et «performance économique», soulignant qu'il y a nécessité de disposer d'instruments d'observation «standardisés» permettant de «suivre», d'«analyser» et d'«évaluer» le jeu des mécanismes institutionnels en œuvre, pour mieux en apprécier les interactions ainsi que les effets conjoints et/ou disjoints en rapport avec l'allure et le rythme de développement dans tel ou tel contexte. La conférence citée plus haut est consacrée à la problématique de la bonne gouvernance et à la performance économique. La délégation algérienne y est conduite par Abdelkader Bensalah. Y. S.