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La corrélation entre la bonne gouvernance et la performance économique
Conférence internationale Africa 21 au Cameroun
Publié dans Le Maghreb le 24 - 05 - 2010

Plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, des responsables d'organisations internationales, experts, dirigeants d'entreprises et représentants de la société civile, africains et non africains, ont participé, les 18 et 19 mai 2010, à la conférence internationale de Yaoundé " Africa 21 " au Cameroun, sur les nouveaux défis pour l'Afrique. Ce qui a permis aux participants de faire le point sur le chemin parcouru par l'Afrique depuis 50 ans et d'envisager les perspectives d'avenir pour le continent. L'Algérie est représentée cette année par d'une délégation conduite par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation et le président du Conseil économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babès, qui a souligné les limites des "stratégies économiques basées sur les seuls indicateurs de croissance, en prenant compte dans ce contexte une notion inédite de "catharsis" au Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP)". Prenant la parole à la deuxième plénière, consacrée à la problématique de la bonne gouvernance dans son lien avec la performance économique, de la conférence internationale "Africa 21", M. Babès a souligné les limites des stratégies prenant appui sur les seuls indicateurs de croissance, dans cette perspective que ceux-ci, a-t-il dit, "s'avèrent peu propices à rendre compte par eux-mêmes de la complexité des processus en œuvre dans l'immense et inlassable entreprise de développement des sociétés". S'appuyant, dans sa tendance, aux travaux des prix Nobel d'économie Amartya Sen, Joseph Stieglitz et Jean-Paul Fitoussi, sur la problématique de "la mesure de la performance économique et du progrès social ", le président du CNES a estimé, à ce sujet, "désormais prégnante" l'articulation à établir entre "gouvernance" et "performance économique". C'est alors, signale-t-il, que surgit sans doute l'exigence de disposer d'instruments d'observation standardisés permettant de suivre, d'analyser et d'évaluer le jeu des mécanismes institutionnels en œuvre, pour mieux en apprécier les interactions ainsi que les effets conjoints et/ou disjoints en rapport avec l'allure et le rythme de développement dans tel ou tel contexte. A ce constat, il a qualifié le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) de "paradigme institutionnel novateur" au service d'une meilleure gouvernance en Afrique. En mieux situant la filiation NEPAD/MAEP, M. Babès a rappelé à cette occasion la matrice de ce mécanisme de développement de l'Afrique, tel que perçu par les "Big Five" (Afrique du Sud, Algérie, Egypte, Nigeria, Sénégal), et fondé notamment sur "une ambition de projet continental auto-généré...", "une promotion d'une régulation institutionnelle normée et codifiée...", et sur les "vertus heuristiques, pédagogiques, didactiques et inter-opératives d'un processus récusant, ab initio, toute forme de stigmatisation...".
Vu son expertise en tant que membre du panel du MAEP et s'articulant sur les douze exercices/pays d'ores et déjà complétés, et vu aussi l'extrême diversité et complexité des profils institutionnels évalués par les équipes d'évaluation, M. Babès a relativisé cette approche en mettant l'accent sur l'intérêt majeur s'attachant à l'échange d'expériences sur la base des bonnes et meilleures pratique, "good and best practices", identifiées de part et d'autres, permettant de la sorte un traitement synergique et collectivement coordonné pour toutes les grandes questions transversales auxquelles se trouve confronté l'ensemble de l'Afrique, singulièrement au regard des immenses défis que leur propose le nouvel "Espace Monde". Les participants de cette rencontre ont exprimé leur vœu de voir l'Afrique élaborer à cet égard un vaste programme d'intégration en renforçant sa place dans le système des Nations unies. Ils estiment que le réveil africain en cours doit s'appuyer notamment sur le développement de l'agriculture vivrière. L'Afrique ne doit plus importer pour manger. Que la crise financière mondiale récente doit amener l'Afrique à en tirer toutes les leçons, à lutter contre les dérives spéculatives, à combattre les produits dérivés, notamment dans le domaine alimentaire. Que le développement des partenariats public/privé et des échanges entre pays émergents sont de nature à améliorer la croissance et l'emploi. Que la conduite de politiques de progrès ne peut se concevoir que dans un climat de paix et de sécurité. Que la recherche d'une véritable solution à ces problèmes ne peut être efficace qu'à partir d'un travail en amont sur les causes de fragilité qui génèrent l'insécurité. L'Afrique est maintenant capable de réaliser son unité dans la plupart des domaines, il est temps qu'elle contribue de manière significative à l'émergence de ces solutions.

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