Le gouvernement algérien maintient toujours le cap en matière de politique économique. La priorité est franchement réservée à la production et à la création d'emplois. Les options prises dans la loi de finances complémentaire de 2009, au regard de leurs résultats probants sur le terrain, sont reconduites pour les cinq prochaines années. La réforme porte, pour rappel, sur les conditions d'investissement et de transfert des capitaux. Elle limite la participation étrangère dans les entreprises mixtes à 49% et impose un partenaire local, avec au moins 30% d'actions, dans toute société d'importation de biens. Le plan quinquennal 2010/2014, annoncé par le président Bouteflika à l'issue du Conseil des ministres de lundi dernier, a visiblement enthousiasmé tous les promoteurs nationaux qui s'inscrivent résolument dans cette ambitieuse démarche de diversification de l'économie nationale. Ce plan crédité d'une enveloppe financière de 286 milliards de dollars est destiné à stimuler des changements majeurs sur les plans économique et social avec des dépenses importantes pour la réalisation des infrastructures de base. «Ce programme va sans doute entraîner plus de croissance, plus d'emplois et davantage de revenus pour les manages. Nous souhaitons que la préférence dans l'attribution des marchés soit accordée aux entreprises algériennes disposant d'un savoir-faire avéré pour leur permettre d'accumuler l'expérience et l'expertise qui leur manquent aujourd'hui face à la concurrence étrangère», anticipent les membres de la Chambre de commerce et d'industrie de la Soummam (CCIS) qui regroupe les entrepreneurs des wilayas de Sétif, Bordj Bou Arréridj et Béjaïa. Les promoteurs de cette région, comme leurs homologues à travers les autres wilayas du pays, insistent cependant sur la levée des contraintes et des lourdeurs diverses qui freinent encore la bonne marche des projets, comme ils plaident pour un suivi rigoureux par des mécanismes de contrôle dûment habilités afin d'éviter le gaspillage des ressources, les surcoûts, la contrefaçon et la spéculation. La CCI de la Soummam, qui adhère pleinement à la stratégie de ce plan de développement, attire aussi l'attention des pouvoirs publics sur le cas des PME qui nécessitent, est-il indiqué dans une déclaration rendue publique ce week-end, «un véritable plan de sauvetage» pour permettre à l'appareil productif d'atteindre sa vitesse de croisière, reprendre des milliers d'emplois perdus et créer les conditions propices à la promotion du «made in Algeria». L'allégement des dettes bancaires, fiscales et parafiscales figure en tête des doléances exprimées à cette occasion. Cette large adhésion à la démarche gouvernementale traduit l'adaptation de ce plan aux réalités du terrain en répondant aux attentes des opérateurs économiques et aux besoins sociaux des populations. A travers cet ambitieux programme d'investissement public et la vision stratégique qu'il véhicule, l'Etat algérien réaffirme ainsi sa volonté, à l'endroit de ses partenaires étrangers, concernant l'encouragement de la production sur place, la création d'emplois durables, le transfert de technologies et de savoir-faire. Des conditions indispensables pour un partenariat mutuellement profitable. Les prévisions positives du FMI et les projections prometteuses de nombreux autres organismes spécialisés confortent également ces choix. L'économie algérienne a assurément intérêt à parachever l'itinéraire qu'elle s'est désormais fixé. C'est la seule voie susceptible de déboucher, à terme, sur la diversification des sources du revenu national, et sur le développement réel du pays de manière générale. K. A.