Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), M. Boualem Marakch estime que les différentes exonérations au profit des entreprises prévues dans la loi de finances complémentaires (LFC) pour 2008 “vont dans le bon sens puisqu'elles touchent une certaine catégorie de contribuables et améliorent leur situation actuelle”. Le président de la CAP reconnaît, toutefois, que l'ensemble de ces dispositions prises par le gouvernement restent “insuffisantes”. Il a, à ce propos, mis l'accent sur un certain nombre de recommandations qu'il a présentées hier aux membres de la commission des finances de l'APN. Ces propositions projetées pour l'année 2009 visent, selon lui, les fondements de l'entreprise. Il s'agit, précise-t-il, de l'impôt forfaitaire unique, l'impôt sur le bénéfice des entreprises (IBS)… pour lesquels la CAP recommande un véritable allégement. Cette action que compte mener l'organisation s'inscrit dans le cadre de la consolidation du développement économique et social. La CAP veut également “apporter un éclairage”, quant aux mesures prises dans la LFC 2008. Pour le patron de la CAP, il faut cesser de recourir à des lois de finances complémentaires tous les ans. “Il ne faut plus que ces LFC s'éternisent”, recommande-t-il. M. Marakch indique que les opérateurs économiques souhaitent une “visibilité à terme”. Certes, avoue-t-il, il devra y avoir des LFC, mais il ne faut pas qu'elles soient répétitives. Déplorant la facture engendrée par les importations estimée à plus de 15 milliards de dollars, M. Marakch explique cela par les contreperformances réalisées par les différentes branches du secteur industriel du pays. Pour le 1er semestre de l'année 2008, l'industrie manufacturière a concrétisé une croissance de -6,5%, le semi-caoutchouc et plastique -20%, le textile a baissé à -18,2%, cuirs et peaux à 6,1 et le papier, bois et lièges qui ont atteint 11,5%... Devant une telle situation, le président suggère un sérieux regain d'intérêt pour la production nationale qui lui permettra de jouer son rôle dans l'essor de l'économie nationale. Ce qui constitue pour M. Marakch une priorité à la quelle doivent se tenir les pouvoirs publics est l'“élaboration d'une stratégie réelle de développement”. Que toutes les réformes menées jusque-là, affirme-t-il, doivent aboutir réellement à élever davantage le taux de croissance et de le maintenir sur une courbe ascendante. Revenant sur les récentes dispositions de la LFC pour 2008, le président de la CAP, qui est intervenu hier sur les ondes de la radio Chaîne III, souhaite que celles-ci répondent aux préoccupations des opérateurs économiques. Quant à la lancinante question du foncier industriel, le premier responsable de l'organisation patronale parle de “situation catastrophique”. À titre d'illustration, il déplore l'utilisation à des fins autres que la réalisation de projets des assiettes foncières, par certains industriels. D'où, précise-t-il, la nécessité d'une intervention et d'une régulation de l'Etat. “Nous sommes franchement pour la concession, mais une concession fiable et viable”, déclare-t-il. En termes plus clairs, M. Marakch émet des réserves sur le “renchérissement” de terrains obtenus par des opérateurs pour la concrétisation de projets d'investissement ou d'expansion… Selon le patron, il faut arrêter cette spéculation et procéder à des contrôles de l'état d'avancement des travaux des différents projets envisagés sur ces terrains. Par ailleurs, la CAP vient de finaliser un mémorandum qu'elle présentera à l'Exécutif pour cette rentrée sociale. Le document de 98 pages contient, soutient M. Marakch, une analyse de la situation socioéconomique des trois dernières années. À travers cette étude, la CAP souhaite qu'il y ait un nouveau support qui donnera une impulsion de la part des pouvoirs publics au profit de l'entreprise algérienne. Badreddine KHRIS