Une initiative humanitaire a été anéantie par une armée criminelle. La «flottille de la Liberté», composée de membres d'ONG, de pacifistes et de journalistes déterminés à porter secours à la population de Ghaza maintenue sous embargo depuis plus de trois ans, a fait l'objet d'une agression caractérisée en pleines eaux internationales par une armée régulière de pirates. Une brutalité qui s'est soldée par dix-neuf morts et une trentaine de blessés selon les aveux mêmes des assaillants. Un massacre. Par cet acte, abject, l'entité israélienne, encore une fois, confirme son statut d'«Etat voyou», expression née sous la présidence (aux Etats-Unis) de Ronald Reagan dans les années 1980, désignant les Etats ne respectant pas les lois internationales les plus essentielles. Même si cette notion a été remplacée sous l'ère George W. Bush -depuis les attentats de New York, le 11 septembre 2001- par «l'axe du mal», entité voyou est celle qui définit le mieux les agissements d'un Etat reconnu par la grande majorité des pays membres de l'ONU. Après l'envahissement du Liban en 1982, les récurrentes attaques contre la population des territoires palestiniens occupés, l'étouffement de la bande de Ghaza, les crimes de guerre commis contre le peuple de cette terre en décembre 2008, l'assassinat lâche de politiques, l'humiliation de diplomates et l'arrogance dans le traitement des «condamnations» par le Conseil de sécurité et autres instances internationales, Israël a défié hier le monde entier. La brutalité et l'insolence d'un des derniers colonisateurs sur la planète n'ont donc plus de limites. Le monde, avec le «soutien indéfectible» de certains Etats, la complicité d'autres et le silence du reste, a créé un monstre. Une organisation politique et militaire qui échappe à tout contrôle. L'épisode du refroidissement des relations entre Israël et son tuteur «légal», les Etats-Unis, renseigne sur l'effronterie du premier. L'histoire s'écrivant toujours dans le futur, l'humanité aura sur la conscience les dérapages écrits dans le présent. Le massacre de populations civiles, d'humanistes, de pacifistes sans aucune sanction. Les lois universelles obéiraient-elles à celles scientifiques qui ont besoin d'une exception pour confirmer une règle et la généraliser ? Dans ce cas, Israël serait-il l'exception pour faire valoir les droits de l'Homme ? Ces droits qui ont servi d'alibi à l'ONU pour attaquer des régimes, occuper des pays, juger des présidents et exercer des pressions sur d'autres. Aujourd'hui, l'opinion internationale se dit révoltée par l'attaque de la «flotte de la paix», des Etats condamnent, d'autres revendiquent des enquêtes sur le massacre, certains pays ont rappelé leur ambassadeur… sentiment de déjà-vu. Au fait, que devient le rapport Goldstone !? S. A.