Photo : Sahel De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi «Je ne peux vous dire que la ville est propre à 100% mais la commune est loin d'être insalubre», reconnaît le responsable de la direction de l'assainissement et de l'environnement de la wilaya de Constantine. Ce constat ne pourrait être élargi aux autres communes, notamment celles dont la démographie est importante, à l'image du Khroub, de Aïn Smara et de Hamma Bouziane. Parmi les griefs évoqués pour le manque d'hygiène, on avance le facteur humain. Autrement dit, l'incivisme du citoyen concernant le non-respect des horaires de la collecte des ordures. Il en découle une accumulation de détritus qui génèrent des odeurs nauséabondes. Ainsi, il faudra attendre un second passage des agents de nettoyage pour rendre les communes propres. Il va sans dire que l'insalubrité des quartiers et autres lieux est imputée en premier lieu à la passivité de l'homme. Cependant, conscients de la dégradation de l'environnement et des maladies qui peuvent être contractées, les pouvoirs publics à l'échelle ministérielle ont accouché de mesures pouvant atténuer le phénomène. Ces mesures se sont traduites par le schéma directeur de l'assainissement et de l'environnement. Toutefois, bien qu'élaboré en 2001, ce schéma n'est exploité qu'à moitié. «Il faut beaucoup de moyens pour se plier aux textes régissant ce planning», devait confier le directeur de l'assainissement et de l'environnement, M. Labani en l'occurrence. A Constantine, ledit schéma est, entré en vigueur en 2007 après son adoption par les deux assemblées locales. Cette nouvelle conception aura assaini un tant soit peu les communes et le chef-lieu de la circonscription sans pour autant refléter un degré zéro d'insalubrité. Il faut sillonner les artères et les périphéries de la wilaya pour apercevoir des amas de détritus que les agents ne pourront enfouir sans un véritable civisme provenant du citoyen. «Le non-respect par les résidants des horaires de collecte demeure la problématique qui se posera éternellement bien qu'on dispose de tous les moyens nécessaires aux opérations de ramassage», se désole le responsable. Il faut savoir que la cartographie de la ville est divisée en secteurs de collecte qui renferme ses propres moyens humains et matériels. Sur un autre chapitre, notre interlocuteur fera part d'une autre esquisse définissant la typologie d'habitat pour y mettre un «mode de collecte approprié». Cela concerne notamment les habitations précaires, bidonvilles, vieille ville, … «Chaque place appelle un matériel adéquat pour collecter les ordures. Si, pour la vieille ville, le problème est un peu allégé puisque les mulets jouent le rôle de collecteurs, il n'en est pas de même pour certains quartiers dont la voirie n'est pas délimitée. Comme c'est le cas de la cité Benchergui.» Du moins pour pallier l'imperfection du ramassage causée beaucoup plus par «la configuration spatiale», la direction de l'assainissement a inventé une sorte d'équipe qui intervient sur les talus des cités populeuses. «On a créé des équipes d'intervention pour ramasser les détritus dans ces lieux inaccessibles et éviter ainsi l'accumulation des déchets. Ces mêmes équipes activent sur les axes routiers», explique le directeur au sujet de l'insalubrité dans quelques cités. Ces «urgentistes propres» travaillent selon un programme hebdomadaire et sont parfois renforcés par les quatre équipes permanentes d'intervention que compte l'organisme d'assainissement. Dans un autre chapitre, il faut savoir que la commune de Constantine totalise 52 secteurs de collecte en plus de près de 600 balayeurs. Toutefois, l'assainissement est régi par deux modes de gestion, l'un direct, c'est-à-dire assuré par la municipalité, et l'autre faisant l'objet de concession au profit de l'Entreprise publique communale pluridisciplinaire des travaux de Constantine (EPCPT) et ce, selon un cahier des charges relatif à la concession et à l'enlèvement des déchets solides urbains. Elle assure l'assainissement de 18 secteurs sur les 52. En matière de moyens, le parc communal dispose de 21 «bennes-tasseuses» et de 23 camions. Néanmoins, M. Labani estime qu'il faudra appuyer ce parc par un apport supplémentaire pour permettre une rotation à plein et effectuer des maintenances récurrentes. «On active 365/365j, il est donc nécessaire de revoir le matériel périodiquement», dit le gestionnaire. En somme, le civisme et la rigueur dans la collecte restent associés pour rendre les espaces plus clean…