Israël refuse de se conformer à la proposition faite samedi dernier par l'ONU, portant mise en place d'une commission d'enquête internationale sur l'acte de piraterie commis par son armée contre la Flottille de la liberté dans les eaux internationales. L'effronterie des responsables de l'entité sioniste transparaît dans la tirade de son ambassadeur aux Etats-Unis, Michael Oren, prononcée sur la chaîne de télévision américaine Fox : «Israël est un Etat démocratique. Israël a la capacité et le droit d'enquêter par lui-même, de n'être un objet d'enquête pour aucune commission internationale.» Une démocratie sanguinaire de pirates. Après avoir imposé un blocus inhumain à plus de 1,5 million de personnes dans la bande de Ghaza, tué 1 500 civils lors de l'agression de cette zone fin 2008 et début 2009, perpétré un crime international en attaquant la Flottille de la liberté et détourné un autre navire d'aide humanitaire, voilà que les Israéliens donnent des leçons de démocratie ! Ils ne revendiquent rien de plus qu'une auto-enquête ? Et ça parle de justice et de droits ! Mais le loup déguisé en berger a fini par être débusqué. Bénéficiant d'un statut particulier sous le couvert du «droit à l'autodéfense», l'entité sioniste invoque, à chaque transgression des lois internationales, l'argument sécuritaire élimé. C'est par cet argument qu'il imposa le blocus, perpétra des crimes de guerre à Ghaza et assassina lâchement des humanitaires. Jusqu'à l'écœurement, à la révulsion et au risible. La mi-mai dernier, la star des clowns espagnols, Ivan Prado, réalise, malgré lui, son meilleur gag. Programmant un festival en Palestine, ce joyeux luron se verra refoulé de l'aéroport Ben Gourion pour «raison de sécurité». Il devait certainement transporter des hilarités de destruction massive ou alors complotait pour tuer les Israéliens de rire. Mais, comme écrivait André Suarès, «l'art du clown va bien au-delà de ce qu'on pense. Il n'est ni tragique, ni comique ; il est le miroir comique de la tragédie et le miroir tragique de la comédie». Faut-il en rire ou en pleurer ? Pour s'éviter les foudres de l'opinion internationale suite à l'acte de piraterie, Israël semble miser sur l'épuisement de la mobilisation autour de la question, lui qui a refusé de se conformer à 34 résolutions de l'ONU. Il active ses réseaux médiatiques et ses lobbies internationaux pour faire encore une fois passer ses envies contre les appels aux sanctions. Une auto-enquête dans ce cas de figure. Mais peut-être, une fois n'est pas coutume, les criminels semblent-ils en panne d'arguments face à une mobilisation grandissante en faveur de la levée du blocus de Ghaza -d'autres flottilles de la liberté sont programmées-.Heureusement, le loup est démasqué. «Quiconque est loup agisse en loup : C'est le plus certain de beaucoup», ainsi concluait La Fontaine, dans la fable du loup devenu berger. Alors, acculez le loup. S. A.