Les deux délégations du gouvernement soudanais et du Mouvement de la libération pour la justice (MJL, rebelles) se sont mis d'accord à Doha (Qatar) pour la création de six commissions pour l'application et le suivi de tous les dossiers des négociations de paix sur le Darfour (ouest du soudan), a annoncé hier la médiation Qatar-UA-ONU, reprise par l'APS. Les six commissions devront travailler dans le contexte de l'accord-cadre signé par les deux parties en mars dernier, a précisé la même source. Ces commissions sont chargées d'examiner la situation administrative, du partage du pouvoir au Darfour et des ressources, y compris les questions foncières, l'indemnisation et le retour des réfugiés et des personnes déplacées, les dispositions sécuritaires, la justice et la réconciliation, ainsi qu'une commission juridique qui veillera à l'interprétation de l'accord et au règlement des contentieux, a ajouté l'APS. Le ministre d'Etat qatari aux Affaires étrangères, Ahmed ben Abdullah Al Mahmoud, a expliqué que cette méthodologie de négociation a également été proposée au Mouvement de la justice et de l'égalité (JEM-rebelles) qui s'est retiré des pourparlers en mars dernier. Les représentants de ce mouvement, le plus armé dans la région, ont conditionné son retour à la table des négociations par le retour au Darfour, notamment, de son leader Ibrahim Khalil, qui se trouve actuellement en Libye. Mais les autorités soudanaises menacent de recourir à la force si le JEM refuserait de régler le contentieux politique l'opposant à Khartoum par la voix diplomatique. Par ailleurs, le JEM, s'est déclaré hier prêt à libérer plus de trente membres des forces armées soudanaises aux mains du mouvement, a indiqué un de ses responsable. «Nous avons 35 prisonniers de guerre que nous sommes prêts à remettre au gouvernement. Neuf d'entre eux sont blessés», a déclaré le commandant du JEM, Mohammed Ali. En mai dernier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait facilité le transfert de 88 soldats détenus par le JEM. Pour rappel, le conflit au Darfour a fait, depuis son déclenchement en 2003, quelque 10 000 morts, selon Khartoum, qui conteste le bilan avancé par l'Onu parlant de 200 000 tués et de plus de 2,7 millions de déplacés. Accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Darfour, le président soudanais Omar El Béchir est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la cour pénale internationale, sur demande de l'Onu. L. M.