Denrée alimentaire de large consommation, subventionné par l'Etat, distribué en principe partout dans le pays, y compris dans les régions les plus reculées, le lait en sachet se fait rare épisodiquement, du fait d'une mauvaise répartition de la poudre de lait dans les réseaux de transformation ; certains transformateurs de lait en sont ainsi bien pourvus, d'autres le sont moins. Officiellement, il est avancé que les quotas de poudre de lait attribués mensuellement par l'organisme régulateur sont en deçà de la capacité de production des unités de transformation. Mais, semble-t-il, ce n'est que la partie émergente de l'anarchie qui s'est emparée de cette filière, car la spéculation s'y est installée, une combine porteuse de germes périlleux. La Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), s'en est, elle, démarquée. Et, elle a dit sa conviction : de telles pratiques sont le fait de personnes étrangères à la filière, à la recherche du busines. La poudre de lait, c'est une affaire de gros sous, comme le sont le marché du ciment, ou celui du rond à béton à un moment donné. Est-ce une situation irréversible ? La CIPA veut remettre de l'ordre dans ses rangs, elle fait périodiquement un point de la situation, expose les problèmes, relevant cependant que ses adhérents ne sont pas associés aux décisions liées au secteur et prises par les pouvoirs publics. Elle estime, à mots voilés, que l'office du lait censé imprimer une réelle régulation à la filière, ne remplit pas, comme il se doit, la fonction qui est la sienne. Cette branche n'en est pas à sa première crise, elle en connaît chaque année. Pourtant, des sommes colossales d'argent y ont été injectées. Seulement, les milliards de dinars en soutien à la filière laitière ne transparaissent pas ni dans la qualité du produit final, encore moins dans la bonne conduite du réseau des transformateurs. Une solution en perspective ? Il est des opérateurs privés qui veulent y investir autrement, pour non seulement satisfaire aux besoins en lait du marché national, mais aussi d'en exporter. Leur projet, c'est importer moins de poudre de lait, plus de vaches laitières productrices, mettre en place une succession de bassins laitiers. Est-ce jouable ? Y. S