La préparation de la période de l'après-pétrole a déjà commencé. Malgré la disponibilité des ressources énergétiques en Algérie, il faut reconnaître qu'un nombre important de projets a été initié par différents parties et organismes publics afin de réduire la consommation en énergie. Notre pays vise en fait à travers toutes les actions engagées à réduire la consommation de 6 millions de tonnes équivalent pétrole à l'horizon 2022. Certes, c'est un objectif très ambitieux, néanmoins on reconnaît qu'il s'agit là d'un défi à relever. Pour M. Salah Bouzriba, directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la Rationalisation de l'utilisation de l'energie Aprue, les actions engagées par notre pays visent à réduire la consommation énergétique de près de 6 millions de tonnes équivalent pétrole et pour cela des financements de l'ordre de 100 millions de dollars seront consacrés aux différents investissements dans ce créneau dont une grande partie doit être assurée par l'Etat en raison des ressources financières limitées du Fonds national pour la maîtrise de l'énergie (FNME) qui ne bénéficie que de 200 millions de DA par an. Le même responsable, qui s'exprimait lors d'un workshop international sur l'amélioration de l'efficacité énergétique qui s'est tenu à Alger, a évoqué le programme tracé pour la période 2010-2014. Durant cette période, l'Aprue projette d'introduire 5 millions de lampes à basse consommation au niveau des ménages et la conversion en GPL/C de 50 000 véhicules particuliers et de 5 000 autres dans les flottes captives publiques et privées. L'agence envisage aussi de créer, en collaboration avec l'Ansej, des entreprises de services énergétiques, à travers un soutien technique et des facilités d'accès au crédit. Par ailleurs, parmi les actions entreprises par l'Aprue dans ce cadre, on peut citer le lancement, prochainement, d'un crédit bonifié pour financer la réhabilitation thermique des logements, et ce, avec l'appui de la Banque de développement local (BDL). Il s'agit d'un crédit destiné aux particuliers dont le montant pourrait avoisiner un million de DA. Ce financement, précisera la même source, sera destiné à la réhabilitation de logements, tels le changement des ouvrants, le renforcement de toitures et la ventilation naturelle, des actions devant permettre une économie de 30% d'énergie consommée. Cette action, explique ce responsable, est motivée par le fait que l'énergie consommée par les ménages représente environ 35% de la consommation globale. Ce qui fait dire à ce responsable que la réalisation de logements efficaces énergétiquement est une nécessité dans l'optique de maîtriser la consommation de l'énergie du secteur résidentiel à travers la réduction de la consommation du chauffage et de la climatisation. Des partenariats mutuellement bénéfiques Par ailleurs, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi a soulevé un autre volet important pour la concrétisation des politiques engagées dans ce domaine, dans le monde arabe. A cet effet, il a appelé les pays arabes à bâtir des partenariats «mutuellement bénéfiques» dans ce domaine. «Il nous paraît utile de bâtir une coopération multiforme, des partenariats mutuellement bénéfiques qui impliquent aussi bien les centres de décisions que les milieux universitaires et de recherche, les entreprises et le monde de travail» a-t-il recommandé dans un message adressé aux participants. Pour le premier responsable du département de l'énergie, une large concertation entre les parties prenantes dans les pays arabes devrait voir le jour. Ce partenariat doit être engagé «de façon urgente» et doit fournir aux pays arabes les instruments et les moyens nécessaires pour le développement économique de la région, a souligné le ministre. Les participants à cette rencontre n'ont pas mâché leur mots quant à la nécessité et l'importance de développer le cadre juridique et institutionnel pour accompagner l'élaboration des politiques nationales d'efficacité énergétique. Dans ce cadre, ils ont appelé à la création et la dynamisation des organismes nationaux au niveau arabe, en vue de réaliser des études précises sur les modes de consommation, à même de constituer une référence dans l'élaboration des politiques, visant à améliorerl'efficacité énergétique. En outre, les spécialistes ont appelé à accompagner les programmes d'efficacité énergétique de mécanismes permettant d'évaluer l'économie réalisée, grâce aux politiques de rationalisation de l'utilisation de l'énergie, d'œuvrer à trouver des sources de financement nécessaires à la réalisation de ces programmes et à encourager la participation du secteur privé dans l'élaboration et l'application des politiques d'efficacité et à moyen et long terme. La mise à niveau des ressources humaines figure aussi parmi les recommandation de cette rencontre et ce, à travers l'encadrement et la mise en œuvre des programmes d'efficacité, outre la formation d'experts en la matière et l'insertion de la rationalisation de l'utilisation de l'énergie dans les programmes éducatifs. Les participants ont, également, appelé à tenir compte des concepts et normes d'efficacité dans le bâtiment, de la conception jusqu'à l'utilisation de la bâtisse, avec l'uniformisation des normes arabes et l'encouragement de l'utilisation des appareils électriques de haute qualité, à la faveur de motivations financières et fiscales. Aussi ont-ils proposé d'adapter les prix de l'énergie électrique aux spécificités socio-économiques de chaque pays arabe, en vue d'assurer une meilleure rationalisation de la consommation. Rappelons enfin que quelque 70 experts représentant une dizaine de pays arabes, des institutions, des organismes locaux, régionaux et internationaux à l'instar de la Banque mondiale (BM), du Centre régional des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique et de l'organisme de l'énergie atomique en Syrie prennent part à cette rencontre. S. B.