La mesure va contribuer à préparer l'après-pétrole, en un mot la disponibilité de l'énergie pour les générations futures, à l'épuisement des réserves hydrocarbures. Le chef de l'Etat a décidé la création d'un fonds pour le développement des énergies renouvelables, dont les ressources seront puisées à partir des recettes fiscales pétrolières, à l'issue de l'audition consacrée dimanche dernier au secteur de l'énergie. “(Nous devons) nous mobiliser davantage pour le développement des énergies renouvelables… Le Président a saisi cette occasion pour charger le gouvernement de mettre sur pied un fonds pour le développement des énergies renouvelables alimenté à partir de la fiscalité pétrolière”, lit-on dans le communiqué rendu public à l'issue de la réunion. C'est une décision historique, qui va contribuer à préparer l'Algérie à l'après-pétrole. Car sans soutien de l'Etat, on voit mal les énergies renouvelables se développer de manière significative. C'est aussi un véritable coup de pouce au développement de l'énergie solaire, l'or vert de demain. L'Algérie, rappelons-le, détient un potentiel solaire parmi le plus important au monde. La possibilité d'exporter de l'électricité vers l'Europe à partir de centrales hybrides ou des panneaux solaires est sérieusement examinée. L'Allemagne s'intéresse vivement à ce projet qui reste encore dans les cartons. On attend que la politique de développement de l'énergie solaire en Algérie soit plus claire, qu'un dispositif de soutien financier aux projets solaires se mette en place. Cette orientation affichée vers le développement des énergies renouvelables ne fait pas cependant l'impasse des perspectives en matière de développement des ressources hydrocarbures. L'activité hydrocarbures verra une poursuite de l'effort d'exploration pour l'extension et le renouvellement des réserves nationales, lit-on dans le communiqué. Cependant, l'intensification de la production est exclue en vue de préserver les réserves de pétrole et de gaz pour satisfaire la demande locale et pour les générations futures. “Une croissance modérée de la production à même de répondre aux besoins énergétiques du pays du marché intérieur et de financement de l'économie nationale est attendue pour la période 2010-2014”. Le texte est émaillé d'imprécisions. On navigue dans le brouillard. Le taux de ressources à puiser des recettes fiscales pétrolières n'est pas fixé : 2% avait été décidé pour le fonds de retraite et 2% pour le développement des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux. Concernant la production, il est clair que l'objectif de 2 millions de barils/jour de pétrole pour 2010 est abandonné. On n'a pas un nouvel objectif chiffré. On oublie que la production de pétrole sera tirée par les nouveaux gisements développés en partenariat qui entreront en exploitation à partir de 2012-2013. On oublie pour le gaz que les contrats déjà signés portent sur un volume d'exportation de 85 milliards de mètres cubes par an, soit une hausse de 20% entraînant une augmentation nette de la production aux champs à moyen terme. Sans compter la demande domestique dont les besoins sont également en nette progression.