De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Et voilà, c'est fini, l'équipe nationale est rentrée et chacun ici à Annaba se désole de ce qui est arrivé à cette dream team qui a tant fait rêver, qui a passionné et drainé des millions de supporters qui n'avaient d'yeux que pour les Antar Yahia, les Ziani, les Matmour, notre M'bolhi et tous les autres. Au lendemain de la défaite de l'équipe nationale et au-delà de la déception, de la tristesse et de l'amertume qui avaient marqué la journée de jeudi dernier, chacun y va à sa manière pour analyser cette défection et essayer de donner une explication à ce qui s'est passé. Certains attaquent le coach national, lui reprochant de n'avoir ni stratégie ni tactique et encore moins une vision claire de la situation, amenant, selon eux, une improvisation qui a mené à cette défaite et à l'élimination de l'Algérie de cette grande fête du football. «C'est lui le responsable, il aurait dû changer l'attaque en mettant d'autres joueurs plus performants, c'est une attaque stérile qui n'a rien donné depuis des mois ; il est là à observer ce qui se passe sans plus. Je croyais qu'il analysait la situation et qu'il allait rectifier le tir en 2ème mi-temps, il n'a rien fait et la catastrophe arriva, une élimination qui a fait s'évanouir tous nos espoirs, tous nos rêves de passer au deuxième tour. Il ne faut plus qu'il reste, il doit partir sinon l'équipe nationale continuera à aller de défaite en défaite et nous serons la risée du football africain et international», nous lance un jeune mordu de football. D'autres voient dans cette formation, un espoir certain, une renaissance du football algérien après une longue absence qui aura duré un quart de siècle. «Depuis 1986, nous n'avons pas vu notre équipe nationale qualifiée pour jouer en Coupe du monde, c'est déjà ça et c'est bien. Cette équipe a insufflé en nous l'espoir et a ravivé notre amour pour ce pays, il n'y a qu'à voir tous ces drapeaux qui sont un peu partout pour comprendre. C'est une victoire. Certes nous ne sommes passés au second tour, on n'est pas les seuls, il y a l'Italie, le Danemark, la France, de grandes nations du football, et puis perdre ce n'est pas la fin de cette équipe, elle peut se perfectionner et Rabah Saadane a sorti cette équipe du néant. En l'espace de quelques mois, elle a joué les premiers rôles et nous a fait rêver ; il faut garder les pieds sur terre et être réaliste, on ne pouvait pas passer comme ça», dira un supporter. D'autres défendent le coach national envers et contre tout. «Il a fait ce qu'il a pu, ce qu'il jugeait être bon pour l'équipe, il a qualifié l'Algérie pour le Mondial et nous avons joué, bien joué même, la chance n'était pas de notre côté. C'est tout et on se rattrapera certainement la prochaine fois. Notre équipe est jeune, elle est encore en formation ; elle peut encore se perfectionner», affirme cet autre inconditionnel du football. Ce qui est sûr, c'est que personne n'est resté indifférent à l'élimination de la sélection nationale du Mondial et chacun regrette cette sortie, certes honorable, mais qui laisse un goût d'inachevé parce que tout le monde attendait beaucoup de cette équipe. La passion et la ferveur sont tombées et on regarde les autres matchs qui passent de manière distraite parce que le cœur n'y est plus, il n'y a plus «El Khadra» et on ne voit plus évoluer notre Ziani et notre Antar Yahia. Pour le coach national, c'est sûr que c'est un drame parce que, adulé et glorifié lors des qualifications, aujourd'hui, on le descend en flammes et on tire sur lui à boulets rouges. Un public versatile capable de brûler ce qu'il a adoré et d'adorer quelque temps plus tard ce qu'il a brûlé.