Avançant d'un pas timide mais sûr, la promotion du tourisme culturel dans la région du Sud algérien est, contre toute vraisemblance, devenue l'affaire des associations culturelles et des agences de voyages… parfois étrangères. Que cela soit à Béchar, Tamanrasset ou encore d'autres régions de notre vaste désert, la revalorisation de notre patrimoine et culture fait descendre du Nord plusieurs curieux en quête de paix et de dépaysement. Au-delà des manifestations culturelles de circonstance (festivals, fêtes populaires ou encore la célébration du Nouvel An), l'activité touristique a le rythme d'une véritable industrie. Implantées un peu partout dans le monde et surtout chez nous, des associations culturelles ont noué de forts liens avec notre sud et ses frontières. À partir d'un coup de foudre et complètement sous le charme du Sahara, de nombreuses personnes se sont investies pleinement dans la mise en place d'un processus dynamique visant à faire connaître non seulement des régions sud mais aussi initier les touristes à leur mode de vie. L'association «les Amis d'Aourourout» demeure l'un des parfaits engagements envers sa région. Mettant le paquet sur la restauration des ksour, cette dernière vise à booster l'activité culturelle et faire connaître les artistes de la ville. On citera également la belle histoire de Fred Miguel de nationalité française. Ce dernier, de passage à Tamanrasset en 2004 en compagnie du groupe mythique de blues touareg Tinariwen, a tout laissé tomber pour fonder avec deux amis maliens l'association touarègue de tourisme solidaire Tadamakat Voyages. Epris de la culture tamasheq, il a décidé de faire connaître au monde entier des régions isolées avec des circuits touristiques, pour valoriser son extraordinaire patrimoine dont, les gravures rupestres, et écriture tifinagh. Proposant aux férus du Sud une véritable escapade culturelle et spirituelle, il leur offre aussi un hébergement sous 1 000 étoiles. On citera également l'association «Imuhagh touareg» qui active en dressant des circuits culturels à ses adeptes. Reste à encourager ces initiatives petites par leurs moyens mais grandes par leur intention, celle de faire découvrir au monde des traditions et des cultures ensorcelantes. Quant aux agences de voyages au caractère très commercial, elles demeurent également très efficaces dans leurs actions vu que plusieurs agences se sont mises à s'intéresser au Grand Sud en collaboration avec les associations locales. Par ailleurs et grâce à de telles initiatives, beaucoup de jeunes s'intéressent aujourd'hui à l'Algérie et au Sud. Tel un phénomène de mode mais avec seulement des points positifs. De nos jours on voit même naître des collaborations entre les jeunes du Sud et ceux du Nord, unis pour dire la beauté et la diversité non seulement de l'Algérie mais aussi de notre continent. W. S.