Les cours du pétrole caracolent autour de 76 dollars le baril, un niveau soutenu par de bonnes nouvelles annoncées par le Fonds monétaire international (FMI) sur les prévisions de la croissance mondiale et par la demande en énergie aux Etats-Unis. Quelques indices sur cette tendance à la hausse : dans les échanges matinaux, le baril de «light sweet crude» pour livraison en août progressait de 30 cents à 75,74 dollars, alors que le brent de la mer du Nord, pour livraison en août, gagnait 33 cents à 75,04 dollars le baril. Les données formulées par le FMI sont-elles solides, durables ? L'institution multilatérale que dirige aujourd'hui le Français Strauss-Kahn a estimé bonnes les prévisions de croissance mondiale pour 2010, malgré le fait que les effets produits par la crise de la dette publique en Europe pèsent encore sur l'évolution de l'économie mondiale. Optimiste, le Fonds monétaire prévoit une croissance économique mondiale de 4,6%, contre une prévision de 4,2% en avril, reflétant «une hausse de l'activité» au cours du premier semestre 2010 et des attentes de mesures fiscales, principalement en Europe. Les marchés pétroliers ont également été stimulés par un rapport du ministère américain de l'Energie, montrant, contre toute attente, une chute d'environ cinq millions de barils des réserves américaines de brut dans la semaine ayant pris fin le 2 juillet dernier. Il y est souligné que «les perspectives économiques ne sont pas si mauvaises que certains le supposent actuellement». Cette tendance pourrait cependant flancher tant que des incertitudes pèsent sur la zone euro et sur les économies de certains pays, et que BP n'a pas encore trouvé d'issue à la marée noire du golfe du Mexique. Jeudi dernier, le géant britannique a été contraint par les Américains d'exposer, dans un délai de 24 heures, son nouveau dispositif censé la contenir. BP doit se débrouiller afin que tout soit clos avant le 27 juillet, une date qui correspond au jour prévu pour la publication des résultats semestriels du groupe britannique. Jusqu'à présent, BP ne comptait pas parvenir à mettre un terme définitif à la fuite avant la mi-août, une fois que les puits de secours auront été achevés. BP souhaite aussi faire état de progrès dans sa lutte contre la marée noire d'ici au 20 juillet, lorsque le Premier Ministre britannique David Cameron se rendra à Washington où il risque d'aborder avec le président américain Barack Obama l'avenir du groupe, selon le WSJ. L'administration Obama a par ailleurs perdu jeudi devant la justice un appel destiné à relancer le moratoire sur les forages en eau profonde décrété fin mai par le président américain et annulé le mois dernier par un juge de Louisiane. La cour d'appel a estimé que le gouvernement n'avait pas su prouver que l'annulation du moratoire pourrait entraîner des «dommages irréparables». L'appel du gouvernement, qui était étudié en urgence, doit encore être jugé sur le fond. Y. S.